SAQ: des centaines de bouteilles moins chères en Ontario
ALCOOL. Cette semaine, nos collègues du Journal Métro vous proposent une série d’articles sur les prix imposés par la Société des alcools du Québec (SAQ). Comment la société d’État fixe-t-elle ses prix? Les Ontariens paient-ils vraiment moins cher? Et quels seraient les produits les plus avantageux à acheter de l’autre côté de la frontière?
Par Naël Shiab / Journal Metro
Le Journal Métro a comparé le prix de plus de 1 000 produits vendus tant à la SAQ qu’à la Liquor Commission Board of Ontario (LCBO).
Résultat : 6 produits sur 10 coûtent moins cher dans la province voisine. Dans certains cas, la différence se chiffre en centaines de dollars.
Dans le palmarès des 10 bouteilles de vin les plus achetées au Québec, 8 se retrouvent à la fois sur les étagères de la SAQ et de la LCBO. De ces dernières, 7 sont vendues plus chères au Québec.
En moyenne, pour les vins de moins de 20 $, les consom- mateurs québécois paient 11 % de plus que leurs voisins ontariens.
«Il y a des produits moins chers en Ontario, concède Renaud Dugas, porte-parole de la SAQ, mais l’inverse est aussi vrai. Il y a des produits qui sont moins chers au Québec.»
Effectivement, bien qu’en moyenne, les vins soient plus chers dans la Belle Province, certaines bouteilles font exception. De plus, le Québec remporte la bataille des prix contre l’Ontario pour les alcools forts, qui sont en moyenne 3 % moins coûteux à la SAQ.
Les vins à prix modique plus chers au Québec
Le prix d’une bouteille de Château Lafleur 2006 au Québec? 1 194,25 $.En Ontario? Seulement 599 $.
Avis aux connaisseurs (et aux fortunés), ce Bordeaux est vendu deux fois moins cher de l’autre côté de la frontière. Selon la SAQ, l’écart s’explique par un changement de prix de la bouteille lorsque la Société a dû se réapprovisionner.
Les amateurs de vins à prix modiques ne sont pas avantagés eux non plus. Un des exemples les plus frappants : le Gray Fox Cabernet-Sauvignon est vendu 10 $ au Québec, mais seulement 6,95 $ dans la province voisine.
La société d’État ne possède aucune estimation quant au nombre de Québécois qui boudent ses boutiques au profit de celles de la LCBO.
«Nos succursales de l’Outaouais se portent très bien, soutient toutefois Renaud Dugas. La croissance des ventes dans cette région est plus grande que dans le reste de la province.»
De l’autre côté de la frontière, «il est évident que les succursales de la LCBO situées dans la vallée de l’Outaouais bénéficient de la clientèle des résidants du Québec», indique Jean Constantin, porte-parole du monopole ontarien, sans toutefois avoir de chiffres pour étayer son argumentaire.
Un voyage rentable?
Au-delà de la différence de prix, la distance est un autre facteur important à prendre en compte. La LCBO la plus proche du centre-ville de Montréal se trouve à 88 km, à Lancaster, sur les rives ontariennes du Saint-Laurent.
Selon l’Association canadienne des automobilistes (CAA), les coûts d’utilisation d’une voiture compacte au Québec s’élèvent à 0,44 $ du kilomètre, essence incluse. Par conséquent, l’aller-retour Montréal-Lancaster coûterait 77,44 $.
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Pour réaliser ce comparatif, Métro a créé un programme informatique sur mesure.
• Ce logiciel maison se rend sur le site web de la SAQ, extrait le nom de chacun des produits disponibles, ainsi que leur volume. Le programme vérifie ensuite si la LCBO vend le même produit, au même volume. Si c’est le cas, la différence de prix est analysée.
• Le programme informatique est passé au travers des 12 000 produits de la SAQ
et des 10 000 produits de la LCBO. Les informations ont été extraites à plusieurs reprises, avec une mise à jour complète entre le 3 et 4 juin 2015. La liste complète se trouve à journalmetro.com