Rien à voir avec ce que vivent les citoyens d’Angliers et de Saint-Prosper-de-Champlain

EAU POTABLE. (Par Christian Lepage) – Les déboires des Longueuillois, privés d’eau potable durant deux jours, les 15 et 16 janvier, ont dû sembler bien minimes aux yeux des résidents d’Angliers et de Saint-Prosper-de-Champlain, qui sont aux prises avec des problèmes d’eau potable depuis des années.

Les 315 habitants de la municipalité d’Angliers, au Témiscamingue, n’ont pas d’eau potable depuis 40 ans, tandis que les 528 résidents de Saint-Prosper-de-Champlain doivent faire bouillir leur eau depuis plus de 13 ans pour pouvoir la consommer.

Pas surprenant, donc, que les maires de ces deux municipalités aient regardé avec un certain détachement les «problèmes» d’eau potable de Longueuil.

«Ils ont fait une montagne avec quelque chose comme ça alors que nous devons faire bouillir notre eau depuis des années et que nous ne pouvons même pas la consommer», s’étonne la mairesse d’Angliers, Lyna Pine, originaire de Saint-Hubert.

«Je trouve ça spécial que des gens parlent de recours collectif après ces événements. Ces gens devraient venir passer quelques temps chez nous», avance de son côté le maire de Saint-Prosper-de-Champlain, Michel Grosleau.

De l’espoir en vue en Mauricie

Les résidents de Saint-Prosper-de-Champlain peuvent cependant se réjouir; la municipalité serait sur le point de régler son problème d’eau.

«D’ici à l’été, on va enfin pouvoir boire l’eau du robinet grâce à notre nouvelle usine de traitement d’eau potable», dit le maire Grosleau, qui a pu compter sur une aide financière de 12 M$ de Québec et d’Ottawa pour arriver à ses fins.

Mais il en est tout autrement pour Angliers. «Notre eau est brune. Les gens ne peuvent la boire à cause de la présence de coliformes à l’année. Nous devons mélanger l’eau du lac avec de l’eau de javel avant de la retourner vers les résidences pour limiter les dégâts», explique la mairesse Lyna Pine.

Angliers se sent oubliée

Cette dernière mentionne que son réseau est si désuet que plusieurs résidences laissent échapper leurs égouts dans le lac, soit le même cours d’eau ou la municipalité puise son eau. Ainsi, l’avis d’ébullition dure toute l’année.

«On déconseille aux gens de boire l’eau, mais plusieurs ne s’en préoccupent pas», déplore la mairesse, qui aimerait bien que les gouvernements aident sa municipalité et lui accorde une subvention pour réaliser les travaux.

«Ils nous remettent ça d’année en année. Ces gens-là nous oublient, c’est certain», conclut-elle tristement.