Révision des programmes : le ROM en colère

Le Regroupement des organismes d’éducation populaire autonome de la Mauricie (ROM) est surpris par la «minceur et la simplicité» avec laquelle le rapport de la Commission de révision permanente des programmes de l’ex-ministre libérale Lucienne Robillard identifie les 2,3 milliards de coupes.

Ce qui surprend de plus Kevin Nzoula-Mendome, coordonnateur du ROM, «c’est le fait que l’argumentaire de la commission soit sur des comparaisons entre le Québec et l’Ontario sans se soucier des choix de société du Québec. Faut-il rappeler à l’ex-ministre libérale que comparaison n’est pas raison…Est-ce un péché de faire des choix différents de ceux de l’Ontario?», se questionne-t-il.

«Lorsqu’un comité qui va coûter au bas mot 3, 8 millions de dollars aux contribuables québécois base son argumentaire sur des comparaisons avec le reste du Canada mais particulièrement avec l’Ontario cela est inquiétant. C’est inquiétant parce que les sociétés font des choix en fonction des besoins de leurs populations. Le Québec a choisi de se doter de programmes sociaux qui répondent au mieux aux besoins de sa population. Ce choix font la spécificité du Québec à bien d’égards et les retombées bénéfiques de ces choix sont balayées sous le tapis par madame Robillard et son comité.. Le premier grand constat que souligne le rapport Robillard porte sur certains écarts considérables de dépenses avec l’Ontario. Dénoncer les programmes d’aide à la famille est vraiment irresponsable et irrespectueux de la population. Surtout qu’on ne prend pas la peine de souligner s’ils sont appréciés par la collectivité», peut-on lire dans un communiqué envoyé aux médias.

«Si le Québec est le paradis des familles en Amérique du Nord c’est parce que la société québécoise collectivement a fait le choix de se doter de programmes d’aide à la famille lui permettant d’augmenter considérablement le nombre de femmes sur le marché du travail. Recommander des tarifs de garde à 35 $ par jour et par enfant revient clairement à détruire ce grand progrès. Affirmer le contraire relève de la démagogie ou de l’ignorance», affirme-t-on dans le document.

«Que dire du choix mesquin de ce comité de sabrer le soutien de l’action communautaire. Cette mesure vise particulièrement les groupes communautaires dont fait partie des groupes de défense collective des droits. Ces groupes qui viennent quotidiennement en aide aux personnes les plus vulnérables de la communauté. On demande aux députés de ne plus venir en aide à leur communauté à coups de 500 $ en provenance de leur budget discrétionnaire. Les membres de la Commission de révision permanente des programmes démontrent leur méconnaissance du travail des groupes communautaires et des besoins de la clientèle de ces groupes lorsqu’ils affirment dans leur rapport que les 500 $ de coupes ne feront pas la différence. La différence est majeure dans la mesure où ce montant (insignifiant) pour l’ex-ministre libérale permet au groupe qui le reçoit de couvrir certaines dépenses telles que les frais de déplacement, les frais d’impression du journal de l’organisme, l’aide directe à la population. Une telle recommandation est répugnante», conclut Kevin Nzoula-Mendome.