René Villemure inquiet de certaines conséquences de la prorogation du Parlement
Justin Trudeau a annoncé ce matin la prorogation du Parlement d’Ottawa. Le député bloquiste de Trois-Rivières, René Villemure, s’inquiète des conséquences découlant d’une telle mesure d’exception.
Pour le député de Trois-Rivières, la démission de Justin Trudeau n’est pas une surprise.
« C’est une surprise que ce soit aujourd’hui, mais ce n’est pas une surprise, parce qu’il n’avait plus le choix. Ses militants, le caucus, les députés, certains ministres, et ça c’est juste du côté libéral, lui demandaient de partir. C’était intenable pour lui et un gouvernement doit avoir la confiance de la population pour être légitime. La confiance n’était pas là, donc, on est arrivé devant l’inévitable qui aurait dû avoir lieu avant parce que ça lui aurait permis peut-être plus d’options. »
Le Bloc québécois réclame des élections le plus rapidement possible.
« On exige des élections dès la fin de la prorogation. Il faut que ce soit fait. Les trois partis d’opposition de la Chambre ont réitéré leur non-confiance. À un moment donné, il faut cesser de jouer à toutes sortes de jeux et il faut agir. »
M. Villemure déplore les conséquences de la prorogation du Parlement.
« La prorogation, c’est jamais une bonne nouvelle parce qu’on interrompt les travaux du Parlement, donc, on ne peut pas travailler pour la population. Dans les circonstances, encore là, c’était la seule chose possible. La gouverneure générale a accordé une prorogation pour faire l’affaire du Parti libéral, pour qu’il se trouve un chef, mais la gouverneure générale n’est pas au service d’un parti, quel qu’il soit. Ça devrait être un peu plus neutre, mais dans les circonstances, on comprend que c’est un moindre mal. La prorogation signifie que tous les projets de loi tombent à la trappe, tous les travaux de comité tombent également. Tout ce qui était fait depuis septembre, même depuis l’année dernière, tombe à l’eau. À mon avis, c’eut été plus responsable d’agir plus tôt et n’ayant pas à avoir recours à cette disposition-là. »
La situation qui prévaudra d’ici le déclenchement formel de la prochaine campagne électorale inquiète le député bloquiste.
« Présentement il y a un gouvernement qui ne sera pas très à l’aise pour agir parce que certains membres du conseil des ministres vont possiblement vouloir être de la partie pour être chef. Comment est-ce qu’ils peuvent agir? Deuxièmement, on évoque souvent l’arrivée de M. Trump. Je ne pense pas qu’il va se gêner pour frapper dans le tas, c’est un peu sa marque de commerce, mais un bout qui m’inquiète beaucoup, c’est que l’année dernière on a travaillé sur une loi qui s’appelle la loi sur l’ingérence étrangère, la loi C-70 qui a été adoptée en juin, à toute vitesse parce qu’il fallait qu’elle soit en place avant une élection et elle n’est pas en place. Donc on se trouve à avoir une élection forcée avec peu de protection devant un danger identifié. Je trouve ça inquiétant même si on souhaite une élection, mais le contexte dans lequel elle survient, n’est pas le contexte idéal. »
Enfin, M. Villemure est d’avis que le premier ministre démissionnaire aurait voulu être à la tête du Parti libéral pour mener la prochaine campagne électorale.
« M. Trudeau, il faut lui donner une chose, c’est quelqu’un qui aime les élections. Il est dans son élément dans les élections, plus qu’au gouvernement, si vous voulez mon avis. Il aurait aimé pouvoir le faire, j’en suis persuadé, il aurait aimé pouvoir se mesurer à Pierre Poilièvre, j’en suis persuadé aussi. Mais encore là, je pense qu’il a lui-même scié la propre branche sur laquelle il était assis, donc ce ne sera pas possible. »