Relève agricole : 40 entrepreneurs rencontrés

AGRICULTURE. Tout près d’un an après avoir été mis sur pied, le Service d’accompagnement sur l’avenir des entreprises agricoles de la Mauricie a permis de rencontrer 40 entrepreneurs afin de connaître leur réalité et leurs besoins.

Sur les 40 exploitations agricoles, 25 avaient une relève identifiée, 11 étaient sans relève et 4 étaient indécises. «On avait un objectif de 20 entreprises, on en a eu 40. Le projet a dépassé toutes les attentes, alors il est en voie d’être reconduit», confirme Robert Lalonde, président du Plan de développement de l’agriculture et l’agroalimentaire de la Mauricie (PDAAM).

Ce projet né en Mauricie en est un unique puisqu’il permet d’aller à la rencontre des agriculteurs avant que ceux-ci décident de prendre leur retraite. «On veut rencontrer les gens qui sont à l’aube de prendre des décisions. On veut entendre leurs préoccupations et tenter avec eux d’élaborer l’ensemble des scénarios possibles», explique Norman Houle, directeur régional du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ).

«Ce n’est pas simplement une question de plan de retraite, renchérit René Perreault de l’UPA Mauricie. On parle de l’avenir de nos entreprises, de l’avenir des emplois dans les 1 000 fermes de la Mauricie, de l’avenir de nos villages. On parle d’un héritage qu’il faut transférer. Nous pensons qu’il y a un besoin réel d’accompagnement face à ce défi d’assurer la continuité des entreprises.»

Témoignage d’un agriculteur

Normand St-Arnaud est propriétaire d’une ferme à Shawinigan. Il ne sait pas encore quand exactement il prendra sa retraite, mais il s’intéresse déjà aux options qui s’offrent à lui. «Même si je ne suis pas prêt toute de suite à transférer mon entreprise, j’avance en âge, alors je commence à penser à l’avenir», dit-il.

«Je n’ai pas de relève connue, ajoute ce dernier. Je suis situé à proximité de la ville de Shawinigan, alors je pense que ça peut être un atout. Mon objectif est de garder la ferme en bon état. Je produis du foin de commerce sur mes terres. Le sol est en bonne condition. Il reste à voir la valeur de mon entreprise et tout regarder au niveau fiscal. Avec un projet comme celui-là, c’est sécurisant d’avoir des gens pour nous accompagner dans les bonnes démarches à faire. Ça permet de bien planifier.»

Par le biais de ce service, M. St-Arnaud voulait connaître les options qui s’offrent à lui. «J’étais intéressé à savoir de quelles façons je peux transférer mon entreprise. Ça permet d’éviter de faire des étapes inutiles», mentionne-t-il.

 

Rappelons que ce service d’accompagnement est le fruit d’une collaboration entre le PDAAM, la Fédération de l’UPA de la Mauricie, la Direction régionale du MAPAQ, le ministère des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire (MAMOT), le Réseau AgriConseils de la Mauricie ainsi que la MRC de Maskinongé et la MRC des Chenaux.

Le saviez-vous?

En Mauricie, 50 % des agriculteurs sont en âge de prendre leur retraite et 70 % d’entre eux n’ont aucune relève clairement identifiée.

Besoins et préoccupations

Les principaux besoins et préoccupations des agriculteurs rencontrés sont :

Connaître les impacts fiscaux : 71 %

Se sécuriser financièrement : 71 %

Connaître les étapes de transfert : 66 %

Connaître les aides financières : 63 %

Connaître les ressources à consulter : 61 %

Être accompagné dans nos démarches : 58 %

Analyser les options possibles : 50 %