Refoulements d’égout : les citoyens pressent la Ville d’agir

AFFAIRES MUNICIPALES. Victimes de refoulements d’égout à répétition, une quinzaine de citoyens du secteur Saint-Louis-de-France, à Trois-Rivières, fatigué par cette fâcheuse situation ont profité de la séance du conseil municipal, lundi soir, pour réclamer des travaux d’urgence. 

Le traditionnel jambon de Pâques à peine entamé dimanche soir que l’eau a jailli dans les sous-sols de plusieurs résidences du secteur, venant ainsi gâcher le repas des convives. Les rues Lefebvre, Ouellet, Bourassa, Caron et Saint-Alexis ont été touchées. Pour bon nombre de propriétaires, il s’agit d’un deuxième sinistre en seulement deux semaines.

Comme chaque fois à cette période de l’année, la Ville de Trois-Rivières a installé une pompe à l’ange des rues Caron et Saint-Alexis pour éviter tous débordements dans ce secteur à risque. Cette fois-ci, ce ne fut visiblement pas suffisant. Le pire s’est produit : le réseau a été surchargé. 

« La situation est bien connue, mais c’est la première fois que cette problématique prend une telle ampleur », a concédé le maire de Trois-Rivières, Yves Lévesque. Il explique en partie le problème par la neige abondante de cet hiver et le printemps pluvieux, ce qui a eu pour conséquence de hausser les niveaux d’eau de nombreuses rivières en Mauricie. Des inondations sont d’ailleurs survenues à plusieurs endroits aux quatre coins de la région. « C’est une année exceptionnelle ! », a souligné M. Lévesque.

Afin d’arrêter l’hémorragie, ou du moins, la contrôlée, la Direction des travaux publics de la Ville a installé d’urgence une autre pompe à Saint-Louis-de-France. Dans les prochains jours, des techniciens seront dépêchés sur place afin de faire un constat de la situation. Est-ce que le problème réside dans le pluvial ou dans le réseau d’égouts ? C’est ce qu’ils vont tenter de déterminer.

Mais pour les victimes de ces sinistres à répétition, le dernier refoulement a été la goutte de trop qui a fait déborder le vase. Ils réclament des réponses et surtout, réparation. En date du 18 avril, la Ville avait reçu 24 réclamations.

« Ça fait 36 ans que j’habite là et je n’ai jamais eus autant de problème », a dénoncé Alain Marchand, un résident du secteur.

« Vous dites que vous allez stopper l’hémorragie en ajoutant une pompe, mais ça fait dix ans que vous essayez cette solution. La situation est toujours la même ! Il serait grand temps de trouver une solution définitive à ce problème », a clamé un autre résident, Christian Champagne, qui estime que la Ville est responsable dans ce dossier.

À qui la faute ?

De son côté, le maire Lévesque indique que si la ville est responsable, elle va assumer ses responsabilités, et ce, peu importe le montant que cela va couter. Toutefois, ce dernier croit que la problématique majeure pourrait être occasionnée par des résidences non conformes.

« Plusieurs résidences construites avant 1981 rejettent encore leurs eaux souterraines dans le réseau sanitaires, ce qui n’est plus conforme aujourd’hui. Cela cause un effet de surcharge dans le système d’assainissement des eaux », a expliqué le magistrat.

À la clôture de la séance du conseil, lundi soir, il a tenu une rencontre privée avec les sinistrés du secteur Saint-Louis-de-France. Une autre séance d’information devrait avoir lieu au cours des prochaines semaines afin de faire le point sur la situation.