Redécoupage électoral : déception chez les députés de la Mauricie

ÉLECTIONS. Tour à tour, les députés libéraux de la Mauricie ont exprimé leur déception, jeudi, de perdre une voix à l’Assemblée nationale dans le redécoupage de la carte électorale. Tous s’entendent pour dire que d’autres éléments que le nombre d’électeurs devraient être pris en compte lorsque vient le temps de redessiner les comtés.

La députée de Laviolette et ministre régionale, Julie Boulet, n’a pas caché sa tristesse. C’est qu’elle doit laisser aller Saint-Tite, sa ville natale. « C’est de là que je viens. C’est un peu la raison de mon engagement en politique. Je savais que ces gens avaient beaucoup besoin », a-t-elle déclarée, la voix nouée par l’émotion.

Outre le nombre d’électeurs, cette dernière plaide pour que d’autres critères soient pris en compte à chaque redécoupage électoral. En effet, au lendemain des élections de 2018, les quatre élus régionaux se retrouveront avec un territoire immense entre leurs mains et des défis tout aussi considérables.

Le comté de Laviolette-Saint-Maurice devient le plus grand comté au Québec avec une population qui est passée de 35 000 à presque 60 000. C’est largement au-dessus de la moyenne québécoise.

« Et les défis seront nombreux », affirme Mme Boulet. « Le travail d’un député en région n’est pas le même qu’en milieu urbain. Mon comté, ça prend huit heures d’un point à l’autre, alors qu’à Montréal, ils ont trois, quatre coins de rue à faire et ils ont leur comté. J’ai trois bureaux, c’est tout comme si j’avais trois circonscriptions à l’intérieur d’une seule. »

Du côté de Champlain, le territoire va presque doubler. « On passe de 49 000 électeurs à près de 70 000. Il y a une bonne job qui nous attend », a prévenu le député de Champlain, Pierre-Michel Auger. 

Ses collègues de Trois-Rivières et de Maskinongé ont aussi été très déçus, jeudi matin, lorsque le Directeur général des élections du Québec (DGQC) a confirmé la disparition de la circonscription de Saint-Maurice.

« Avec la grandeur et les défis de la région, la Mauricie avait besoin de cinq députés à l’Assemblée nationale », s’est désolé Jean-Denis Girard. « Mais même avec une voix de moins, soyez rassuré qu’on va continuer à travailler ensemble à défendre la Mauricie à Québec. On va parler très fort ! », a-t-il lancé.

Si la logique a été respectée pour la MRC de Maskinongé, indique pour sa part le député de Maskinongé, Marc H. Plante, cela n’a pas été le cas pour les autres circonscriptions régionales. Il va dans le même sens que ses homologues en reprochant au DCE de ne pas avoir respecté les communautés naturelles dans son redécoupage.