Rapport de la VG: la Corporation des évènements sous la loupe
VERIFICATION. Dans son rapport pour l’année 2015 déposé lundi soir, la vérificatrice générale de Trois-Rivières a soulevé des lacunes au sein de la Corporation des évènements de Trois-Rivières qui en était alors à sa première année d’opérations de l’amphithéâtre Cogeco. Pas moins de 21 recommandations ont été formulées afin notamment de mieux encadrer les billets de faveur et l’échange de services.
Le volumineux document révèle qu’un total de 9944 billets ont été accordés à titre de faveur ou d’échange de services au personnel, aux partenaires et aux collaborateurs. Cela s’explique notamment par la signature d’entente « non monétaire » entre la corporation et différents partenaires principalement pour de la publicité.
À titre d’exemple, Andrée Cossette note qu’un partenaire a obtenu 2 460 billets pour une valeur marchande de 91 518 $, alors que la valeur réelle était de 164 000 $. Il s’agit d’un escompte de 44 %.
Par ailleurs, lors de l’édition 2015 de Trois-Rivières en blues, 35 % de l’assistance avait obtenu leur ticket à titre de faveur ou en échange de services. « Le pourcentage de l’assistance constitué des billets à titre de faveur ou en échange de service excède dans certains cas la valeur définie au contrat », écrit-elle dans le document de 167 pages.
Andrée Cossette croit que des limites doivent être fixées afin d’éviter les abus. Elle recommande également que les ententes définissent « mieux la valeur marchande des échanges commerciaux ».
La direction de la Corporation affirme plancher sur une politique établissant les règles pour l’attribution de billets de faveur. Elle devrait être présentée au conseil d’administration sous peu.
Trois-Rivières en blues serait déficitaire
L’activité Trois-Rivières en blues de 2015 et la prestation de ZZ Top n’ont pas rencontré les résultats escomptés. La Corporation des évènements, qui assure l’administration de l’évènement, a dû absorber un déficit de 124 111 $, et ce, malgré une subvention de 165 000 $ de la Ville.
De plus, « une somme de 29 736 $ a été comptabilisée à titre de billets de faveur. Cette somme représente une perte potentielle de revenus pour la corporation », peut-on lire dans le document. Le protocole pour les gratuités devra être redéfini, recommande la vérificatrice.
Des irrégularités dans la vente de marchandises
La vente de marchandises, notamment lors du spectacle de Ginette Reno pour l’inauguration de la scène de l’Amphithéâtre Cogeco à l’été 2015, a aussi fait l’objet d’une vérification plus approfondie.
Andrée Cossette a révélé un manque de contrôle entourant l’intégralité des revenus liés aux activités de vente de marchandise. Les inventaires n’étant pas balancés périodiquement, il ne lui a pas été possible de valider l’ensemble des opérations de façon adéquate. Elle recommande que des vérifications plus rigoureuses des inventaires soient tenues et que l’accès à l’entrepôt d’approvisionnement soit sécurisé.
Autre recommandations :
- Faire approuver les comptes de dépense du directeur général par le trésorier ou conseil d’administration
- Revoir l’ensemble des contrôles internes entourant l’activité Les Délices d’automne
- Aller en appel d’offres public pour tout contrat de 100 000 $ et plus, tel que défini par la politique
Pousuites et Réclamations
La vérificatrice indique dans son rapport que la Ville de Trois-Rivières fait face à diverses poursuites totalisant 11,7 M$. De ce montant, 6,5 millions de $ sont en lien avec la construction de l’amphithéâtre Cogeco. On constate également des réclamations pour une somme de 4,5 millions de $ de fournisseurs toujours en lien avec des contrats octroyés pour l’amphithéâtre.
À l’heure actuelle, il est impossible d’évaluer le dénouement et les montants que la ville pourrait devoir verser.
En ce qui concerne la dette à long terme, elle s’élève à près de 395 millions de $, en hausse de plus de 5 millions par rapport à l’exercice précédent. On se rappellera qu’une étude commandée par Andrée Cosette en 2013 avait positionné Trois-Rivières parmi les grandes villes les plus endettées. Elle n’a pas été en mesure de dire si la situation s’est améliorée depuis.