Quand l’heure de la retraite n’a pas encore sonné

EMPLOI. Que ce soit par choix ou par obligation, nombreux sont les retraités désireux de raccrocher leur parasol pour décrocher un petit boulot à temps partiel. Des programmes comme Arrim’âge Emploi, à Trois-Rivières leurs donnent un coup de pouce pour trouver des postes auxquels ils n’auraient jamais pensé occuper.

Infirmière auxiliaire, préposée aux bénéficiaires, agent de communication ou encore étalagiste; l’éventail d’opportunités pour les retraités trifluviens sont bien plus larges qu’on pourrait le penser. C’est ce qu’on rapidement constaté les artisans du programme Arrim’âge depuis son lancement à la mi-mai.

«Au début, je me disais que cela allait juste être du commerce de détail, mais non! C’est ça qui est extraordinaire. Les gens viennent nous voir avec leurs listes de compétences accumulées durant leur carrière, mais ils ne veulent pas toujours rester dans le même domaine. On apporte un second regard et on leur dit ce qu’ils pourraient faire avec telle et telle compétence», explique la directrice générale Marie-Josée Brassard, rencontrée à son bureau donnant vue sur le pont Laviolette.

Depuis le mois de mai, une soixantaine de personnes ont fait appel à leurs services et une quinzaine de clients sont déjà placés. A noté qu’Arrim’âge n’est pas un service de placement. Le volet de l’entreprise Stratégie Carrière agit plutôt comme intermédiaire entre les employeurs et leurs clients pour les accompagner dans leurs démarches.

De plus, le service est gratuit, il faut cependant recevoir une rente du gouvernement pour y être éligible. Les retraités désireux de réintégrer la vie active doivent ensuite suivre des séminaires en groupe sur des sujets comme l’entrevue, le réseautage ou encore le marché caché.

Tout au long du processus, la conseillère en emploi Maryse Désilets travaille également avec eux l’estime de soi, car faire le grand saut une deuxième fois n’est pas toujours facile. «Un des avantages des séminaires est qu’ils peuvent ainsi se rencontrer et se normaliser. Ils voient qu’ils ne sont pas les seuls à vouloir retourner sur le marché du travail. Ça normalise les gens et cela apporte un renouvellement de soi», indique Mme Brassard.

Pourquoi raccroché son parasol?

Si aujourd’hui elle occupe un poste au sein de Stratégie Carrière, Carol Kane a pourtant endossé le rôle de retraité durant trois ans. Cependant, après six mois à vivre la vie d’une retraitée, les vacances ont pris fin.

«Je suis en forme et je me disais que j’avais encore quelque chose à offrir. En parlant avec l’une des conseillères à l’emploi, je lui ai dit que j’étais intéressée si jamais un poste se libérait dans l’entreprise. Maintenant, je travaille deux jours semaines», déclare-t-elle, sourire au visage et en pleine confiance de ses capacités.

Les raisons varient d’une personne à l’autre, ajoute Marie-Josée Brassard. Si certains veulent un revenu supplémentaire pour contrer les temps difficiles, d’autres recherchent simplement un contact social.

Est-ce qu’il y a un emploi pour moi?

Les plus gros défis après eux-mêmes restent à convaincre les employeurs. En effet, entre un jeune fraîchement diplômé et plein d’énergie et un ex-retraité grisonnant, plusieurs employeurs préfèrent la jeunesse à l’expérience.

Il ne faut cependant pas généraliser. Selon la conseillère aux entreprises du service Arrim’âge, Carol Kane, les personnes âgées dans la cinquantaine ont le privilège de l’âge. Ils sont appréciés pour leurs bagages d’expériences et leur fiabilité. Il représente également une bonne main-d’œuvre pour des postes occasionnels à temps partiel.

Souvent les personnes retraitées ont vécu la période où il n’avait qu’à traverser la rue pour trouver un emploi, illustre la femme derrière Arrim’âge. Aujourd’hui, c’est plus complexe. Seulement 70% des offres d’emplois sont affichés, le reste constitue le marché caché.

D’ailleurs, plusieurs employeurs font affaire avec le programme, dont la Boulangerie Guay et la résidence Chartwell Jardins Laviolette.

Pour plus d’informations concernant le service Arrim’âge Emploi, rendez-vous sur le site internet : https://www.strategiecarriere.com/Arrimage/ ou prenez contact avec l’un des membres de l’équipe au 819 373-1726 poste 253.

Saviez-vous que?

Un service Arrim’âge Emploi ouvrira bientôt ses portes sur la Rive-Sud, dans la Ville de Nicolet. La directrice générale du Pôle économique sociale du Centre-du-Québec a confirmé la nouvelle, sans toutefois dévoiler plus de détails. Un lancement officiel aura lieu le 15 décembre.