Quand les intérêts de recherche féministes se rencontrent

Le Laboratoire en études féministes de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) profitera de la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars, pour inaugurer le local du laboratoire où les étudiantes et collègues peuvent se rassembler pour échanger et développer leurs projets de recherche. Pour l’occasion, la population est invitée à assister à une conférence de Lucie Joubert, professeure émérite récemment retraitée, qui viendra parler de la littérature des femmes.

« On a commencé à se réunir avec le laboratoire en 2017. Depuis longtemps, il y avait plusieurs chercheuses féministes, des chercheuses étudiantes intéressées au féminisme, mais chacune de leur côté. C’est lors d’une activité du Regroupement québécois en études féministes qu’on a réalisé qu’on était plusieurs de l’UQTR, raconte Mélissa Thériault, directrice du Laboratoire en études féministes. On travaillait toutes dans des départements différents. On a donc créé un noyau qui a été le point de départ du laboratoire. »

« Même si on évolue dans des champs différents, il y a des points de rencontre. Ça vaut la peine de se regrouper même s’il est question de plusieurs disciplines. Par ailleurs, ça fait en sorte que les étudiantes n’ont pas à aller ailleurs pour faire des études féministes. Cette structure permet de visibiliser l’expertise en place et on fait aussi connaître la nôtre. On avait des collègues pionnières qui faisaient des travaux en lien avec le féminisme dans les années 80, mais elles n’étaient pas soutenues. Le Laboratoire en études féministes vient remédier à ça », poursuit Mme Thériault.

« Le mot féminisme a longtemps été considéré comme péjoratif, y compris chez les femmes faisant des travaux sur des femmes. Elles ne voulaient pas se faire taxer d’idéologues. Il y avait cette suspicion que ce n’est pas de la vraie recherche, que c’est du militantisme, souligne Mélissa Thériault. Pour certains détracteurs, il y a beaucoup de contrecoups. Moi, c’est une étiquette que je revendique. Ça fait plusieurs années que j’évolue dans un milieu universitaire et j’ai vu un changement de position face à cette étiquette. Aujourd’hui, on la revendique de plus en plus. Le féminisme se diversifie également. »

Dans les derniers mois, l’équipe du laboratoire a travaillé sur le répertoire Regroupements enjeux féministes qui vient rassembler des informations relatives aux organismes de défense des droits des femmes sur le territoire de la Mauricie, du Centre-du-Québec et de Lanaudière.

Ce document disponible sur le site Web du Laboratoire en études féministes vise aussi à favoriser le développement de collaborations entre l’UQTR et les milieux de pratique sur le territoire qu’elle dessert. Il sera d’ailleurs mis à jour au fil du temps.

« C’est une initiative de Marise Bachand, qui s’est aussi occupée de la mise sur pied du laboratoire. L’idée est de permettre aux personnes de savoir quelles ressources sont disponibles près de chez elles, mais également de permettre aux chercheurs universitaires d’évaluer avec quels partenaires régionaux il est possible de développer de la recherche », explique la directrice du Laboratoire en études féministes de l’UQTR.

« C’est aussi un outil intéressant pour nos étudiantes pour leur permettre de s’intégrer. Ça permet de rassembler les gens. C’est une façon de mettre en valeur ce qui se fait dans la région et de reconnaître le travail des femmes qui y œuvrent », ajoute-t-elle.

À la fin du mois de mars, le Laboratoire souhaite également organiser une activité avec le service de la bibliothèque, dans le cadre du Mois de la recherche en mars. Une programmation d’activités continuera de s’élaborer en continu.