Pyrrhotite: «On vit dans l’incertitude et dans l’attente»

TÉMOIGNAGE. À la suite du nouveau rapport d’expertise, certains citoyens se retrouvent dans une «zone grise», c’est-à-dire ceux dont la résidence présente un faible taux de pyrrhotite, sous la norme, mais la maison doit rester sous surveillance.

«J’avais vendu ma maison et comme il y avait de la pyrrhotite dans ma rue, j’ai voulu être transparente avec mon acheteur et j’ai fait faire le test de la pyrrhotite avant de conclure. J’ai perdu la vente étant donné que ma maison avait 0,16 de pyrrhotite», souligne Amélie Saint-Pierre.

«J’ai reçu une lettre en début de mois qui m’explique que le nouveau calcul de Labo S.M. fait en sorte que j’entre dans la zone grise. D’abord, je suis retirée de la liste du recours collectif. J’ai une exemption de taxes jusqu’en janvier 2016, mais par la suite, vais-je devoir me remettre à payer?», ajoute-t-elle.

Une situation qui plonge les citoyens concernés dans le doute.

«On vit dans l’incertitude et dans l’attente. Je ne peux pas vendre ma maison puisqu’elle est évaluée à 20 000$. Pour le moment, ma maison ne sera pas levée, moi qui espérais régler le problème et retrouver sa valeur réelle. J’étais prêt à débourser pour la faire lever! On souhaite que la bétonnière nous donne une certification comme quoi ma maison ne présente aucun danger dans le futur à 0,16 et qu’elle reprenne sa valeur entière», conclut Mme Saint-Pierre.

«On s’en serait bien passé»

«On nous a déjà confirmé que notre maison ne sera pas levée, mais il y aura des réparations qui nous obligeront à défaire notre entrée et le patio par exemple. Ça prend du temps, mais on comprend aussi le débordement dans ce dossier. On s’en serait bien passé! C’est une situation plate à vivre et on ne sait pas quel montant on aura à débourser en bout de ligne», témoigne quant à elle Mme Boisclair.

«On a su que nous avions des dommages extérieurs en 2012. Nous sommes assez âgés et, donc, prisonniers de notre maison. À 80 ans, c’est dérangeant comme situation. Le pire, c’est que le Fédéral ne s’implique pas, mais lorsque survient un désastre naturel, il s’implique rapidement. La pyrrhotite est en quelque sorte un problème naturel. Être obligé de vendre, on perdrait énormément en valeur», déplore-t-elle.

«Quand on se fait construire, on souhaite être exempt de ce problème. Bon, pour ce qui est de la zone grise, nous avons eu la chance d’être sous la garantie des maisons neuves depuis le départ alors le dossier suit son cours. C’est dommage, mais il faut prendre ça d’un œil positif. Il y a des situations dans le voisinage où c’est bien pire!», confirme Steeve Ager.

«L’attente et le doute font en sorte qu’on ne peut rien planifier. Par exemple, on prévoyait finir le sous-sol, mais on ne peut pas vraiment présentement étant donné qu’on est dans l’attente», conclut le Trifluvien.