Pyrrhotite: la Garantie des maisons neuves abandonne 15 propriétaires
Une quinzaine de propriétaires de maisons se retrouvent les mains vides alors que la Garantie des maisons neuves (GMN) de l’Association provinciale des constructeurs d’habitation du Québec (APCHQ) revient sur sa position et refuse de prolonger la garantie accordée. Cette garantie permettait aux propriétaires de maisons de ne pas avoir à débourser les frais de réparation de leur demeure si celle-ci est atteinte de pyrrhotite.
Les Trifluviens Sylvie Lafrenière et Serge Cossette font partie des personnes touchées par ce revirement de situation. Dans l’attente de savoir si leur propriété est atteinte ou non de pyrrhotite, les voilà qui se retrouvent sans plan de rechange.
Pourtant, le directeur général de la GMN de l’APCHQ, Ronald Ouimet, avait fait parvenir une lettre aux propriétaires, en octobre dernier, leur assurant que «la garantie sur le bâtiment en cause demeure en vigueur».
De plus, la lettre stipulait que cette garantie était également «transférable à tout nouveau propriétaire» tant et aussi longtemps que les experts n’auraient pas statué sur la pérennité des fondations de la maison.
Or, les experts n’ont toujours pas remis leur verdict et une deuxième lettre a été envoyée en janvier annonçant à Mme Lafrenière et son mari que la GMN de l’APCHQ n’endossait plus les propos de M. Ouimet. C’est donc dire que si, effectivement, les fondations de la maison présentent de la pyrrhotite, les propriétaires devront assumer l’entièreté des coûts de réparation étant donné que la garantie ne s’applique plus.
Une décision qui fait rager la Coalition Proprio-Béton. «Ce qu’on est en train de nous dire, c’est qu’on ne peut pas se fier à la signature d’un directeur général, lance le président et porte-parole de la Coalition Proprio-Béton, Yvon Boivin. Ça ne vaut rien. C’est inacceptable.»
«Ce que ça nous dit aussi, c’est de ne surtout pas acheter de maisons neuves parce que les garanties qu’on vend ne valent rien, poursuit-il. C’est de la frime. Dans ce dossier-là, on est en train de nous dire que c’est un risque d’acheter une maison vide aujourd’hui.»
Deux maisons sur les bras
Le situation de Mme Lafrenière et son mari est d’autant plus alarmante que la maison dont il est question est présentement en vente depuis plusieurs mois. Le couple ayant fait l’acquisition d’une deuxième demeure entre-temps se retrouve maintenant avec des paiements à faire sur les deux propriétés.
«On ne savait toujours pas si notre maison allait ou non recevoir un diagnostic de pyrrhotite, alors on faisait visiter la maison aux potentiels acheteurs en leur mentionnant que, peu importe le verdict, la garantie de la GMN de l’APCHQ allait s’appliquer et qu’ils n’auraient pas besoin d’assumer les coûts de réparation», raconte Sylvie Lafrenière.
La GMN n’ayant pas respecté ses engagements, le couple a vu ses espoirs s’envoler en fumée. «Les gens ne sont plus intéressés à acheter la maison parce qu’ils ont peur et on les comprend, ajoute Mme Lafrenière. Avant ça, on avait des acheteurs sérieux. Mais, maintenant, c’est fini et on est pris avec deux maisons même si le montant qu’on demande est largement inférieur à la valeur actuelle de la propriété.»