Pyrrhotite : CAA-Québec recommande la vigilance

Alors que le gouvernement du Québec vient tout juste d’annoncer que les propriétaires touchés par les problèmes liés à la pyrrhotite auront accès à un soutien de quatre millions de dollars pour l’exercice financier 2013-2014, CAA-Québec rappelle que les dommages causés par la présence de ce minéral dans les fondations de résidences situées principalement en Mauricie, sont importants et doivent être traités sans délai.

«Dans certains cas, il faudra littéralement soulever la résidence pour démolir et reconstruire la fondation. Seulement pour la réfection de la fondation, les coûts peuvent dépasser 100 000 $. D’autres frais, tout aussi importants, peuvent s’ajouter pour le réaménagement extérieur. Mais, dans tous les cas, lorsqu’on soupçonne la présence de pyrrhotite, il faut agir promptement et recourir à des professionnels en la matière», précise Jacques Gobeil, directeur des services-conseils en habitation de CAA-Québec.

Comment la détecter?

La présence de fissures horizontales ou en forme de toile d’araignée sur les murs de la fondation, sur la dalle de béton ou sur le plancher du garage peut révéler la présence de pyrrhotite dans le béton.

Toutefois, seul un échantillon de béton prélevé et testé en laboratoire permet d’en obtenir la confirmation.

Comment l’endiguer?

Dans un premier temps, il faut prévoir environ 500 $ pour une analyse en laboratoire. Ensuite, un spécialiste devra évaluer la nature des travaux à effectuer. Dans certains cas, les dommages sont tels qu’il faudra casser et enlever la dalle de béton et même refaire l’ensemble de la fondation.

Des travaux de moindre envergure sont également envisageables, mais ils devront être déterminés par l’expert.

En fait, chaque résidence touchée doit faire l’objet d’une évaluation particulière et précise.

Les membres CAA-Québec sont donc invités à communiquer avec les services-conseils en habitation pour en apprendre davantage sur cette problématique, obtenir les références professionnelles nécessaires à l’exécution des travaux et s’informer sur les plus récentes dispositions prises par les autorités pour venir en aide aux propriétaires concernés.

«Il y a des solutions pour aider les gens, nous sommes là pour les aider et les informer sur ce problème de pyrrhotite dans la région. On offre aussi des conseils aux gens qui prévoient se bâtir une maison ou devenir propriétaires d’une résidence», mentionne Cédric Essiminy, relationniste de CAA-Québec.

«Il y a encore des gens qui ne font pas d’inspection préachat, alors que c’est quelque chose de très important. Donc, cette inspection permet de reconnaître et d’analyser les problèmes liés à la pyrrhotite. Beaucoup de gens ne s’informent pas plus qu’il le faut, puisqu’ils ne sont pas affectés par ce problème, alors on veut travailler en prévention», ajoute-t-il.

L’origine du problème

La pyrrhotite est un minéral présent à l’état naturel dans le sol. Or, en raison de ses propriétés particulières (il s’oxyde au contact de l’air et de l’humidité, et il dégage de l’acide sulfurique qui attaque la pâte de ciment), la pyrrhotite ne doit en aucun cas et pour des raisons évidentes se retrouver dans l’agrégat que l’on utilise dans la composition du béton.

Malheureusement, de la pierre « contaminée » à la pyrrhotite, extraite d’une carrière de la région de la Mauricie, a servi à produire un grand nombre de fondations, soit celles de plusieurs centaines de résidences entre la fin des années 1990 et le milieu des années 2000.