Projet de colisée: «très peu de données à l’appui»

AFFAIRES MUNICIPALES. La Vérificatrice générale souligne, dans son rapport 2016, que «la décision de la ville d’investir des sommes aussi considérables dans la construction d’un nouveau colisée ne repose pas sur des données financières complètes».

Elle note également que «l’étude des différentes opportunités pour combler les besoins exprimés par la ville ne comporte pas les informations suffisantes pour juger de leur valeur».

«J’ai eu accès à certaines informations, mais il n’y avait pas d’autres documents pour supporter le tout. Il faut plus d’éléments pour soutenir les études fournies. On devrait avoir plus d’informations considérant que ce genre de projet a un impact sur la charge fiscale de la Ville de Trois-Rivières. L’étude des différentes opportunités pour combler les besoins exprimés par la ville ne comporte pas les informations suffisantes pour juger leur valeur», précise Andrée Cossette, Vérificatrice générale.

Par exemple, il ne lui a pas été possible de vérifier le coût pour acquérir le terrain à proximité de l’école Chavigny et la valeur des contreparties proposées en échange.

Plusieurs de ses questions sur le coût des investissements requis pour rénover l’actuel colisée, l’impact de chacun des projets sur les taxes et les frais de fonctionnement et les coûts supplémentaires associés à chacun des projets sont aussi restées sans réponse.

Elle soutient toutefois que le mode de gestion choisi pour le colisée semble adéquat pour assurer le succès de la réalisation du projet.

La directrice générale de la Ville de Trois-Rivières, France Cinq-Mars, se défend et affirme que les études fournies sont complètes: «On a des spécialistes aux finances. Pour Mme Cossette, quand c’est fait à l’interne, c’est comme si on n’avait rien fait. Et si on donne un contrat pour une étude à l’externe, il faudrait en redemander une deuxième pour contrevérifier la première. Mme Cossette voudrait que toutes les études se fassent à l’externe. Ce n’est pas parce que ça se fait à l’interne que c’est mauvais. Nos gens sont compétents.»

Centre des congrès

Par ailleurs, dans le dossier des investissements de la Ville dans un centre de congrès, la Vérificatrice générale a constaté que les différentes données qui ont été utilisées pour établir la contribution de la Ville, contribution de 1,9 million $ annuellement pendant 20 ans, n’ont pas fait l’objet d’études pour valider les hypothèses qui les soutenaient.

Andrée Cossette remarque cependant que la mise en place de fonds de prévoyance permet de sécuriser l’investissement. Elle recommande néanmoins de fixer les indicateurs de gestion pour définir l’exploitation normale, continue et énergique du centre des congrès.

Pour le maire Yves Lévesque, il n’était pas question de construire un centre des congrès à l’extérieur du centre-ville.

«Le but n’était pas de le construire au District 55. On a regardé proche du port avec M. Fortin, mais il n’était pas question d’en ouvrir un pour fermer l’autre. Le centre des congrès est au Delta. Il a toujours été là. On ne veut pas en être le propriétaire. Si on avait eu à le construire, il aurait fallu acheter un terrain et il fallait que le centre des congrès soit au centre-ville. Les congrès se font au centre-ville. On n’aurait pas eu de terrain si ça n’avait pas été au Delta. Pour nous, c’est la meilleure formule», soutient-il.

«On n’est pas responsable des déficits d’opération, ni de la construction, ni de l’entretien, ni des rénovations. C’est la plus belle formule dans des projets quand on a le privé qui lève la main pour construire», ajoute le maire.