Proches aidants: des jeunes qui travaillent dans l’ombre
PROCHES AIDANTS. L’Hebdo Journal a consulté les associations pour proches aidants de la Mauricie dans l’espoir de trouver des jeunes qui, avant même d’avoir atteint l’âge adulte, doivent mettre leur enfance en suspens pour s’occuper d’un proche. S’il a été impossible d’en contacter un, ce phénomène n’est pas inconnu des organismes mauriciens, bien au contraire. Le problème? Ils agissent dans l’ombre.
Dans la région, 50 000 personnes âgées de 15 ans et plus offrent une heure par semaine de soutien à un proche. Dès que cela dépasse cinq heures de soins par semaine, le nombre se situe plutôt aux alentours de 15 000.
La grande majorité de ces aidants naturels ont entre 35 et 65 ans.
Ce portrait de la Mauricie amène à penser que nos personnes soutiens sont âgées, ce qui est trompeur, a révélé la directrice générale de l’Appui Mauricie, Florence Pauquay.
«Les jeunes ne sont pas portés à demander de l’aide. Ils se disent forts, travaillants et surtout indépendants. Ils ne se reconnaissent donc pas comme tels, comme 27% des proches aidants du Québec. Par exemple, une jeune fille qui s’occupe de sa mère malade pense que c’est un retour de balancier puisque durant son enfance, ses parents lui ont tout donné», explique-t-elle.
Même son de cloche du côté de l’Association des personnes aidantes de la Vallée-de-la-Batiscan. Selon sa directrice générale, Josée Dupuis, la population est vieillissante. Il est donc normal que la plupart des aidants enregistrés soient âgés.
«Cependant, de jeunes mineurs qui s’occupent un proche, cela existe et il y en a plus qu’on ne le pense dans la région. Malheureusement, ils n’ont pas le réflexe de s’inscrire dans nos programmes», se désole l’intervenante.
«Les jeunes ne sont pas portés à demander de l’aide. Ils se disent forts, travaillants et surtout indépendants. Ils ne se reconnaissent donc pas comme tels, comme 27% des proches aidants du Québec. Par exemple, une jeune fille qui s’occupe de sa mère malade pense que c’est un retour de balancier puisque durant son enfance, ses parents lui ont tout donné», souligne-t-elle.
Ce n’est que beaucoup trop tard, une fois passé le stade de l’épuisement, qu’ils se rendent au CSSS le plus proche pour demander de l’aide.
Malheureusement, «nous n’arrivons pas à les rejoindre à temps. Ils sont déjà arrivés au bout du rouleau, épuisé moralement et physiquement», estime Florence Pauquay.
L’Appui planche actuellement sur des idées de services, comme des conférences de soir, afin d’aller chercher ces jeunes et réussir à faire de la prévention auprès d’eux.