Près de 40 ans au sein des Forces armées

SAINT-LUC-DE-VINCENNES. À l’âge de 18 ans, Jacques Hébert étudiait au programme de Mécanique de véhicules légers. Bien malin celui qui aurait pu prédire qu’il approcherait aujourd’hui les 40 années de services au sein des Forces armées canadiennes.

Le sergent-major originaire de Saint-Luc-de-Vincennes se souvient où tout a commencé.

«J’étudiais en mécanique de petits moteurs et je cherchais un emploi. J’ai vu que les Forces cherchaient du monde, alors j’ai tenté ma chance. Je n’ai pas réussi les examens, car j’étais daltonien à un certain degré. J’ai décidé de rester là et d’aller vers les armes de combats blindés.»

De fil en aiguille, il a ensuite gravi les échelons, passant de conducteur à tireur, puis à chef de char.

«C’est certain que c’était une fierté pour moi. J’aurais passé ma vie là-dessus! J’avais vraiment ça à cœur. C’est tout un feeling de conduire un char d’assaut et d’effectuer des manœuvres de tirs sur des cibles à grandes portées. Et il y avait un tel esprit d’équipe, comme si c’était notre deuxième famille», raconte-t-il.

Hébert occupe le poste de sergent-major depuis quelques années.

«Je viens de terminer un mandat de quatre ans comme sergent-major régimentaire à Trois-Rivières. Je m’en vais travailler à Québec au niveau de la brigade à l’introduction, toujours à titre de sergent-major», précise-t-il.

De la Bosnie à Chypre

Le vétéran en a vu de l’action en 38 ans de carrière, en servant à trois reprises du côté de la Bosnie, entre autres.

«J’ai fait trois tours d’une durée de six à sept mois en Bosnie. Nous étions assez sur le qui-vive, surtout en faisant des patrouilles. Ça brassait pas mal en 1993 et 1995. En 1999, ça s’était calmé. On effectuait davantage de la protection locale, mais je ne vous cache pas qu’il y a toujours un certain stress qui nous habite sur place, selon les missions.»

Il a également servi lors de l’invasion turque de Chypre, en plus de s’établir pendant six ans du côté de l’Allemagne avec sa famille.

«En Bosnie, nous avons vu des choses dévastatrices sur le terrain en 1993, incluant des villages en feu. Ça prend un certain temps pour réussir à faire une coupure en revenant. J’avais des <@Ri>flashbacks<@$p> pendant mes premières années, mais je n’ai jamais eu de misère avec ça», souligne-t-il.

«Le système de santé est excellent dans les Forces aujourd’hui. Ils savent comment prendre soin de leur monde. Nous sommes épaulés par des travailleurs sociaux et de bons psychologues.»

Prendre soin des jeunes

Jacques Hébert n’oubliera jamais le sentiment d’appartenance qui règne chez les membres des Forces armées canadiennes. Maintenant, il entend poursuivre sa «nouvelle» mission.

«J’ai fait 25 ans dans les Forces armées régulières avant de revenir du côté de Trois-Rivières. Je suis revenu apporter mon expérience et prendre soin des troupes. J’ai fait créer un logo sur le plancher à la base de Trois-Rivières et c’est devenu une fierté pour les gens là-bas», explique-t-il.

À son avis, le fait de graduer au poste de sergent-major régimentaire à Trois-Rivières représente son plus beau souvenir à ce jour.

«Je me suis donné comme mission de prendre soin des jeunes en dessous. Je conseillerais à ceux qui hésitent de foncer. Si vous avez la chance et la capacité de le faire, allez de l’avant! Il y a plusieurs métiers intéressants dans les Forces et ils vont y retrouver une stabilité d’emploi», conclut-il.

Celui qui fêtera bientôt son 57e anniversaire s’occupe également des cadets à Valcartier pendant la saison estivale. Toujours avec le même et seul but: jouer son rôle de mentor auprès des plus jeunes.