Politique 101 : Comment intéresser les jeunes à la politique?
POLITIQUE. Avec un taux de participation famélique de 38,8 % aux dernières élections fédérales de 2011, les jeunes canadiens de 18 à 24 ans ont le sentiment d’être les laissés-pour-compte dans la campagne de séduction des partis politiques. Quelques professeurs du Collège Laflèche ont donc animé une conférence, ce midi, «pour tout savoir de la politique en 60 minutes».
«La politique ne se résume pas au choix d’un candidat aux élections, c’est une manière de vivre». C’est sur une citation de Constantin Costa-Gavras que la conférence s’est amorcé, conférence où le défi a été de démontrer aux jeunes que voter, c’est bien plus que mettre un bulletin dans l’urne.
À l’approche de la date butoir du 19 octobre, il était d’autant plus urgent pour l’ancien professeur de politique au Collège Laflèche, Alain Soulard, d’aider les étudiants à trouver leur voix dans le débat et ainsi exercer leur devoir de citoyen.
«Je ne suis pas contre le fait de se prévaloir de son droit de vote, mais refuser de voter parce qu’on ne comprend pas les enjeux, c’est terrible! Il y a trop de jeunes qui ne savent pas de quoi il est question dans les débats de cette campagne, et c’est ce qui me rend le plus malheureux», déplore ce passionné de politique.
Mais comment renverser cette tendance lourde ?
Il faut réussir à intéresser les jeunes et cela passe par des activités comme celle d’aujourd’hui, croit M. Soulard. Dans cette conférence sur la politique pour les nuls, chaque intervenant avant un huit minutes trop chrono pour démontrer l’importance de voter et démêler les partis politiques et leurs enjeux.
Après avoir mis le cap sur une destination politique grâce à la boussole électorale, les étudiants réunis ont été appelés à voter. L’urne contenait une trentaine de bulletins sur plus de 1 000 élèves inscrits au Collège Laflèche.
Le nombre de participations reflète un autre problème de société, estime M. Soulard. «Par exemple, les étudiants en santé animale ou encore en mode ne pensent pas que la politique les concerne. Contrairement à d’autres pays, on n’a pas de cours au secondaire qui permet déjà d’avoir cette conscience politique là. Quand tu n’en as jamais entendu parler, ça ne se fait pas par magie le jour de tes 18 ans», illustre-t-il, le regard farceur.
Ce dernier est pour qu’un cours de politique soit intégré dans le parcours des jeunes Canadiens. «Il y a des moyens de les intéresser, mais encore faut-il s’en donner les moyens», a-t-il terminé.
Le vote des jeunes (18-24 ans)
Élections fédérales
– 2006 : 43,8
– 2008 : 37,4 %
– 2011 : 38,8 %
Élections provinciales
– 2008 : 41,2 %
– 2012 : 62,1 %