Policiers/pompiers: quand l’horloge fait tic-tac
SERVICES D’URGENCE. Les policiers de Trois-Rivières mettent environ six minutes pour intervenir lorsqu’ils reçoivent un appel pour une situation urgente. Quant aux pompiers, il leur faut en moyenne 11 minutes.
C’est ce que démontrent des données obtenues par la Loi sur l’accès à l’information, pour la période se situant entre 2010 et 2015. Il faut savoir qu’il n’existe aucune norme en matière de délai d’intervention chez les policiers, ni au niveau québécois, ni au niveau canadien. Chaque corps de police définit ses barèmes et détermine ses propres codes de priorité.
Certains corps de police comptent sept niveaux de priorité. À Trois-Rivières, on en compte quatre. Un appel de priorité 1 fait référence à une situation de nature criminelle qui constitue un danger pour la vie et la sécurité d’un citoyen ou d’un policier. Quand un appel entre au 9-1-1, l’appel doit être transféré au service d’urgence concerné dans un délai de 60 secondes.
«Quand on reçoit l’appel, on lui donne un code de priorité en fonction des informations reçues. Par exemple, on reçoit un appel pour une agression sexuelle. C’est un crime contre la personne. C’est un appel de priorité 1 si l’agression est en cours, mais un appel de priorité 2 si ça vient de se produire et que le suspect n’est plus sur les lieux et qu’il n’y a plus de danger pour la victime», explique René Martin, directeur de la police de Trois-Rivières.
«Mais ça peut aussi s’être produit il y a deux ans, poursuit ce dernier. Le temps de déplacement va donc être en fonction de l’information reçue au moment de l’appel. C’est ce qui est difficile à expliquer dans les chiffres. Ça peut prendre quelques minutes pour un vol qui est en cours et plusieurs minutes pour un vol qui s’est produit pendant que la personne était en vacances et qu’elle le réalise à son retour.»
À partir d’une certaine heure, les policiers patrouillent en duo. Il y a donc moins de véhicules sur les routes. Cela aussi entre en ligne de compte dans les délais d’intervention.
Moins de 2 minutes pour partir
Quand l’alarme incendie retentit, les pompiers doivent quitter la caserne en moins de 90 secondes. La centrale 9-1-1 répartit les véhicules et les effectifs selon plusieurs critères : la nature de l’événement, l’endroit, le niveau de risque et le nombre de ressources nécessaires.
«Dans les véhicules, des ordinateurs indiquent les parcours les plus rapides à prendre pour se rendre sur les lieux, en plus de fournir de l’information sur le bâtiment. Par exemple, on peut savoir s’il y a des personnes ayant un handicap ou s’il y a des matières dangereuses comme du propane», indique Dany Cloutier, chef du service incendie de Trois-Rivières.
«On a une base de données qui répertorie tous les bâtiments évalués à la Ville, ajoute ce dernier. On alimente la base quand on fait des visites de prévention. On fait également des plans d’intervention selon le type de bâtiment.»
En route, les pompiers reçoivent de l’information supplémentaire qui leur permet de décider s’ils ont besoin ou non de renfort. «Il y a toujours au moins 2 ou 3 véhicules qui se déplacent quand on reçoit un appel, précise M. Cloutier. Il se peut que la personne rappelle pour dire que c’est son repas qui a brûlé. Dans des cas comme ça, on annule les autres camions, sauf l’autopompe le plus près qui va se rendre sur les lieux pour vérifier que tout est correct.»
Par ailleurs, depuis 2006, on retrouve des feux de priorisation sur certaines artères principales dans la ville, notamment sur le boulevard des Forges. «La lumière change au vert dans la direction où s’en va le camion quand il arrive proche de l’intersection, explique M. Cloutier. C’est facile à reconnaître, c’est une petite pancarte avec une lumière blanche au-dessus du feu de circulation. Ça nous permet d’améliorer le temps de réponse.» D’autres projets pour l’installation de feux de priorisation sont à l’étude.
Moyenne du temps de réponse des policiers
– 2015 : 7 minutes 5 secondes
– 2014 : 6 minutes 59 secondes
– 2013 : 5 minutes 46 secondes
– 2012 : 8 minutes 2 secondes
– 2011 : 5 minutes 24 secondes
– 2010 : 6 minutes 34 secondes
Pour une situation de nature criminelle qui constitue un danger pour la vie et la sécurité d’un citoyen ou d’un policier.
Moyenne du temps de réponse des pompiers
– 2015 : 10 minutes 56 secondes
– 2014 : 11 minutes 41 secondes
– 2013 : 10 minutes 30 secondes
– 2012 : 11 minutes 7 secondes
– 2011 : 13 minutes 42 secondes
– 2010 : 10 minutes 11 secondes