Police : deux fois plus d’interventions en santé mentale

SÉCURITÉ. Les policiers de Trois-Rivières ont réalisé deux fois plus d’interventions en lien avec des problèmes de santé mentale en 2015 que l’année précédente.

C’est ce que démontre le rapport annuel de la Sécurité publique de Trois-Rivières (SPTR), qui a été dévoilé vendredi. En 2015, on recense 423 interventions liées à la santé mentale. «Les policiers répondent de plus en plus à des appels qui ne sont pas liés à des infractions criminelles, mais plutôt à des questions sociales, comme les problèmes de santé mentale», indique Francis Gobeil, directeur de la SPTR.

«Ça n’ira pas en diminuant, ajoute-t-il. C’est un phénomène de plus en plus connu, heureusement. Il faut regarder l’aspect positif de la chose : si les interventions sont mieux faites, ça nous permet de fournir aux gens de meilleures ressources pour régler ou améliorer leur situation.»

En ce sens, des partenariats ont été créés avec des organismes de Trois-Rivières pour référer des gens au besoin. De plus, une formation spécifique à ce type de problématiques est offerte depuis peu à l’École nationale de police du Québec (ENPQ), à Nicolet.

«On a environ 200 policiers à Trois-Rivières et une minorité a une formation d’appoint en santé mentale, soutient M. Gobeil. La formation sera un plus pour nous, c’est certain. Le but, c’est de mieux comprendre le phénomène. Une personne qui souffre de santé mentale ne perçoit pas les choses de la même façon, alors c’est important d’essayer de comprendre ce qui se passe dans de telles situations.»

1 000 heures d’intervention

Selon M. Gobeil, le total des heures d’intervention policière pour des problèmes de santé mentale se chiffre à environ un millier en 2015 seulement. «Pour un problème qui n’est pas relié à des infractions criminelles, ce n’est quand même pas rien», souligne-t-il.

Ce dernier ajoute que la tendance est à la hausse depuis 2013, tant à Trois-Rivières que partout en province. C’est pour cette raison que la formation des agents pour ce type de situations lui apparaît comme outil essentiel.

 

Les faits saillants de 2015 : 

38 % plus d’agressions sexuelles

Les policiers sont intervenus à 77 reprises pour des cas d’agression sexuelle. Il s’agit d’une hausse de 38 % que la SPTR explique notamment par la sensibilisation faite qui mène à plus de dénonciations. En ce qui concerne les autres infractions sexuelles, il s’agit d’une hausse de 76 %.

Moins de crimes contre la propriété

On note une baisse importante de 34 % en ce qui a trait aux crimes contre la propriété.

43 % plus de vols qualifiés

Ce sont 53 vols qualifiés qui ont été recensés, contrairement à 37 en 2014.

16 % moins d’infractions avec capacités affaiblies

On remarque une diminution de 16 % des infractions avec capacités affaiblies. Au total, 239 arrestations ont été faites pour conduite avec les facultés affaiblies. En 2010, c’était 473 arrestations. De 2010 à 2015, c’est donc une diminution de presque 50 %.

11 % plus de constats d’infraction

Ce sont 31 140 constats d’infraction qui ont été émis, soit une hausse 11,5 %.

(Par rapport à 2014.)