Poissons des chenaux : plus de peur que de mal

PÊCHE. Les torrents de pluie qui se sont déversés sur la rivière Sainte-Anne, dimanche, ont fait craindre le pire à l’Association des pourvoyeurs de pêche aux petits poissons des chenaux (APPPPC). Dame nature est dans leur camp, le froid était déjà de retour lundi. Au final, les pourvoyeurs s’en sortent avec une bonne frousse et un arrosage gratuit.

Les petits poissons des chenaux ont cependant moins de chance puisque la pêche reprendra en force samedi, après quelques jours de répit. L’association a été dans l’obligation de suspendre ses activités en raison des fortes averses qui se sont abattues sur la province, en fin de semaine.

«Les prévisions n’étaient pas favorables, alors nous avons préféré ne pas prendre de risque et d’attendre. Heureusement, les nouvelles sont bonnes ce matin. La glace a résisté et avec les températures actuelles se situant dans les -20 degrés Celsius, son couvert est bien gelé», se réjouit le président de l’APPPPC, Steve Massicotte.

Ce dernier est confiant de voir la glace atteindre sa capacité maximale de 400 chalets. Samedi dernier, seules une soixantaine de cabanes étaient installées et une dizaine ont dû être ramenés sur la terre ferme par mesure préventive.

«On s’enligne pour avoir un excellent mois de pêche, affirme-t-il avec soulagement. On a eu peur de voir la rivière Sainte-Anne se gonfler, mais on l’a échappé belle. On espère que les activités pourront reprendre en force dès le 15 janvier».

Pertes économiques importantes

Taquiner le poulamon à Sainte-Anne-de-la-Pérade l’hiver, c’est aussi important que le Grand Prix de Trois-Rivières, mais à plus petite échelle. Les deux activités rapportent des retombées économiques considérables pour la région de la Mauricie.

Chaque année, les retombées sont chiffrées à plus de 5 millions de $. «La pêche attire les visiteurs dans les commerces, dans les hôtels et dans les restaurants du coin. Pour cette saison, on envisage actuellement des pertes s’élevant entre 2 et 2,5 M$. C’est énorme», confie Steve Massicotte.

Rien n’est cependant perdu. Le Festival de pêche aux petits poissons des chenaux aura lieu du 23 janvier au 7 février 2016. Pour l’occasion, plus de 500 cabanes sont attendues avec fébrilité sur la rivière Sainte-Anne.

Une année à inscrire dans les annales

Les températures clémentes auront occasionné un retard «historique». En 78 ans d’existence, des hivers aussi doux ont été très rares. Il n’y a pas à dire, il s’agit d’une année à oublier pour le président de l’APPPPC.

«C’est une situation exceptionnelle, en convient Steve Massicotte. Ce n’est arrivé que deux ou trois fois. Au moins, cela aura permis de faire parler de nous. Comme on dit : parlez-en en mal, parlez-en en bien, mais parlez-en», a-t-il terminé, en riant.