Pointe-du-Lac : rejet du projet de sablière

AFFAIRES MUNICIPALES. Une cinquantaine de citoyens inquiets munis d’une pétition sont venus contrecarrer les plans d’une nouvelle sablière dans le secteur Pointe-du-Lac, à Trois-Rivières. Au terme d’une assemblée de consultation, lundi soir, la Ville a préféré retirer –sous les applaudissements du public– les deux règlements autorisant la réalisation du projet.

Un promoteur, dont le nom n’a pas été dévoilé, souhaitait installer une entreprise d’«extraction et de revalorisation en milieu forestier» aux abords de la rivière Saint-Charles, entre l’aéroport et le rang Saint-Nicolas.

Lundi soir, le projet revenait à l’ordre du jour pour la deuxième étape menant à son adoption finale. Le conseil municipal devait initialement se prononcer sur deux règlements visant à modifier le plan d’urbanisme pour permettre la création d’une sablière sur les lieux.
C’était toutefois sans compter sur la mobilisation citoyenne qui s’est orchestré à la rencontre d’information sur le sujet, avant l’ouverture de la séance du conseil. Une cinquantaine de citoyens sont venus faire part de leurs inquiétudes face à l’arrivée de cette sablière.

Ces derniers craignaient que le va-et-vient des points lourds compromette la quiétude de leur petit coin de paradis.  La dégradation de la chaussée, la sécurité routière, le bruit et la préservation de la nappe phréatique ont également été abordés. 

À l’instar de plusieurs autres résidents autour, dont des agriculteurs et le camping Le Corral puisent leur eau directement dans le sol. « C’est inquiétant pour la qualité de l’eau de savoir qu’une sablière va creuser tout près de la nappe phréatique », a soulevé le propriétaire du domaine, Pascal Dussault.

Le conseiller municipal du district de Pointe-du-Lac, François Bélisle, était présent à la rencontre. Ce dernier avait mentionné son souhait de prendre le pouls des citoyens de son secteur avant de se prononcer.

« Le message a été assez clair », a-t-il déclaré à la sortie de la séance. « Les gens sont arrivés en grand nombre avec leurs arguments. L’assemblée a vraiment pris tout son sens. Ils ont été unanimes comme on le voit rarement. »

Les préoccupations des citoyens et une pétition de plus de 90 signatures en main, le conseiller a recommandé le retrait des deux règlements. Le conseil municipal a accepté de le suivre, s’est réjoui M. Bélisle.

« Ces gens ont choisi de vivre en campagne avec tous les aléas que cela entraîne. Mais ils ont la paix ! L’arrivée d’une grosse entreprise viendrait bouleverser leur tranquillité […] Ça aurait pu être une méga sablière en service durant une quarantaine d’années », a-t-il ajouté.

Ce projet n’est pas sans rappeler la triste situation des résidents du rang Saint-Nicolas. Certains d’entre eux étaient d’ailleurs présents, lundi soir, pour raconter ce qu’ils doivent endurer depuis l’arrivée de l’entreprise Maskimo. Le trafic incessant des camions a eu raison de leur tranquillité.

« Ils vivent l’enfer », a carrément dit M. Bélisle. « Il va bientôt falloir organiser une rencontre avec les gens de Maskimo afin de trouver une solution », a-t-il affirmé.