Elle fait sa place parmi les vainqueurs

TÉMOIGNAGE. Juliette a 6 ans. C’est une petite fille enjouée, ricaneuse et farceuse. Elle est en première année et, comme tous les enfants de son âge, elle apprend à lire et à écrire. Mais ce ne sont pas tous les enfants de son âge qui, comme elle, prennent des médicaments chaque jour et doivent rester sur le banc pendant les cours d’éducation physique.

C’est que Juliette combat un lymphome lymphoblastique de type B. C’est un cancer qui s’attaque à son système lymphatique, c’est-à-dire son système de défense. Elle n’avait que 4 ans quand elle a reçu son diagnostic.

«Ç’a commencé par une bosse sur son front au-dessus de l’œil gauche, raconte sa maman, Magalie Aubin. Au début, on pensait que c’était une ecchymose. Elle aurait pu se cogner à la garderie. Elle nous disait que ça ne lui faisait pas mal, mais plus le temps avançait, plus ça grossissait.»

Juliette a d’abord fait quelques tests à l’hôpital à Trois-Rivières au mois de mai 2016 avant que son dossier soit transféré à Sainte-Justine pour y effectuer d’autres tests. «On a eu les résultats un mois plus tard et c’est là que le diagnostic est tombé», se souvient sa mère.

À partir de ce moment, Juliette a été hospitalisée et a commencé des traitements de chimiothérapie. «Elle a eu des transfusions sanguines et transfusions de plaquettes pendant les premiers mois de chimiothérapie. Son système immunitaire était vraiment à plat», indique Magalie.

S’adapter, au jour le jour

Depuis plusieurs mois, elle et son conjoint Marc-André Godbout vivent au jour le jour. Parents de deux autres petites filles, les Trifluviens jonglent avec un horaire chargé entre les visites à l’hôpital, l’école et le travail.

«On a des traitements de chimiothérapie chaque semaine, mentionne Magalie. Une semaine sur trois, on passe une journée à Sainte-Justine, à Montréal. Les deux autres semaines, ça se passe ici, à Trois-Rivières. Juliette continue d’aller à l’école. Généralement, ça se passe bien, elle réussit à faire ses journées, mais ça arrive que l’école m’appelle pour que j’aille la chercher quand elle se sent moins bien ou qu’elle est trop épuisée.»

La fatigue n’est qu’un des désagréments causés par la maladie. Un des médicaments qu’elle prend pour optimiser la chimiothérapie affaiblit ses os, ce qui a été la cause de fractures aux hanches et aux pieds. Pour éviter de se blesser, Juliette doit éviter de courir et marcher le moins possible.

«Elle ne participe plus aux cours d’éducation physique à l’école. Au début, elle n’allait pas non plus jouer dehors lors des récréations à l’école, elle restait à l’intérieur. Ce sont les petites choses comme ça qui font en sorte que c’est parfois pénible pour elle et aussi pour nous», confie sa mère.

Sprint final

Il ne reste que six mois aux traitements de Juliette. Si tout se passe bien, elle et sa famille tourneront la page en juillet. Ses chances de s’en sortir sont évaluées à 85 % et, comme elle répond bien aux traitements, tout indique qu’elle aura sa place parmi les vainqueurs du cancer.

«Dans notre malchance, on est chanceux parce qu’elle va guérir, soutient Magalie. Après un an et demi, on voit enfin la lumière au bout du tunnel.» D’ici là, Juliette et sa famille agiront à titre de porte-parole du 8e Défi ski Leucan, qui se tiendra le samedi 27 mars à Vallée du Parc. L’objectif est d’amasser un montant de 40 000 $ pour aider les enfants atteints du cancer et leur famille.