Passionné de servir les étudiants

Après presque une décennie au service des étudiants, le conseiller à l’exécutif de l’Association générale des étudiants de l’UQTR (AGE UQTR), François Landry, voguera vers de nouveaux défis. Rencontre avec un éternel militant.

Entré en poste en janvier 2007, François Landry se laissait séduire par un poste d’attaché politique dans une association étudiante en mal d’un mentor. Le président de l’époque, Benoit Langlois, qui a engagé François, se doutait peut-être qu’il venait de mettre la main sur un homme d’exception, dévoué pour la cause, mais il ne savait sûrement pas alors que ce dernier deviendrait à la fois un militant, un conseiller, un grand frère et un confident.

«On a souvent dit que j’étais celui qui pouvait conjuguer la mémoire et l’action», sourit avec fierté le principal intéressé, qui confie que déjà, à l’époque de l’université, il militait le jour et écrivait la nuit.

«J’ai toujours été un citoyen et un militant engagé», souligne-t-il.

Quatre moments forts

François Landry se rappelle ses années à l’AGE en quatre moments distincts.

«J’ai rencontré des dizaines d’étudiants et j’ai trouvé ça tellement enrichissant. Ils veulent changer le monde et ça, ça me garde jeune. C’est la meilleure façon de se garder jeune», rigole celui qui, à 36 ans, affichait pratiquement le double de l’âge de ses patrons.

«Des étudiants m’ont déjà dit s’être impliqués grâce à moi et tant mieux si j’ai pu jouer un petit rôle dans leur vie. La première chose que je leur disais toujours : "c’est important de s’impliquer, mais vous devez prioriser vos études. Une fois que vous aurez fini vos études, vous pourrez toujours vous impliquer. Vous allez avoir peaufiné votre esprit critique"», mentionne-t-il.

«Le roulement, c’est à la fois la qualité et le défaut des mouvements étudiants. Chaque relève amène sa touche», raconte François.

«La grève du Syndicat des professeurs en 2008. À ce moment, j’ai mis en pratique ce que j’avais appris, les relations publiques, notamment. On avait organisé des activités fréquentes, un peu partout dans l’université. Au final, les deux parties nous ont félicités pour nos démarches. C’est un petit velours.»

«La désaffiliation de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ). J’en suis très fier. On est une université de région. Pourquoi laissait-on une association étudiante de Montréal décider pour les problématiques de Trois-Rivières?», s’interroge-t-il.

Le moment qui domine tous les autres : le printemps étudiant de 2012.

«La nuit du 14 au 15 mars restera toujours gravée dans ma mémoire. Avec 48 votes en faveur, on a réalisé une première historique en tombant en grève générale illimitée. On est le campus où il y a eu le moins de débordements. Le message, ce n’était pas des jeunes qui s’énervent. On demandait des états généraux sur l’éducation. Chaque génération a vécu ses choses, mais il faut repenser notre système d’éducation. On entendait souvent qu’il s’agissait d’une génération apathique. On a prouvé le contraire», sourit-il.

L’apprentissage

À travers ces années, François Landry estime avoir beaucoup appris. Des autres, mais aussi de lui-même.

«Je dirais que l’abnégation est le plus grand apprentissage que j’ai eu à faire. Travailler un peu dans l’ombre, en coulisses, et laisser les autres récolter les honneurs. Je trouvais ça difficile au départ et à un moment donné, je me suis dit "l’objectif, c’est que notre message soit clair et qu’il soit entendu pour le bien des étudiants".»   

 «J’ai aussi appris à tenir tête. J’avais toujours été un peu du type rat de bibliothèque, mais j’ai dû prendre la parole en public, participer à des négociations. Je suis un combatif de naissance et j’ai appris à ne jamais plier l’échine, à toujours me relever», ajoute-t-il.

Quand on lui demande ce que les mouvements étudiants devraient apprendre qu’ils ne savent déjà, François Landry n’hésite pas.

«Je dis toujours : "mêlez-vous de vos affaires, mais mêlez-vous en". On devrait toujours avoir le réflexe d’offrir une pensée critique, de sortir de notre zone de confort. Les mouvements étudiants et les associations étudiantes doivent sortir de leur tour car ils sont d’abord un mouvement social et doivent s’intéresser à d’autres mouvements que l’éducation. Ils devraient élargir leur champ, mais je suis conscient que c’est plus lourd.»

«Une personne seule ne peut rien faire. C’est en groupe qu’on y arrive.»

Pour l’avenir, François Landry n’a pas l’intention de mettre de côté sa passion des mouvements étudiants.

«Les idées, les luttes en groupes, j’aimerai toujours ça. Dans 20 ans, je serai toujours un militant. Là, j’ai fini un chapitre, mais mon livre continue. J’espère pouvoir faire la différence dans mes nouveaux défis», souhait celui qui devient cette semaine employé de la Table régionale des organismes communautaires Centre-du-Québec / Mauricie.

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