Passionné de politique… à 12 ans

TROIS-RIVIÈRES. Du haut de ses 12 ans, le Trifluvien Alexis Roy-Letarte est un jeune homme épatant. Il joue de la musique traditionnelle, sait tricoter, fait de la menuiserie, est président de son école primaire… et est passionné de politique.

Contrairement aux autres élèves de sa classe de sixième année, l’un de ses récents exposés oraux a porté sur les partis politiques du Québec. Dans le journal étudiant de son école, il a même rédigé un article sur les élections présidentielles brésiliennes. Et l’an dernier, il a fait de l’indépendance du Québec son sujet pour un projet scolaire.

Mais il y a de cela quelques semaines, Alexis a réalisé un rêve. Il a passé une journée à l’Assemblée nationale en compagnie du député Sol Zanetti, une personnalité publique qu’il admire.

«À l’école, on nous a demandé de faire un stage dans le métier qu’on aimerait faire plus tard, explique-t-il. Moi, je veux faire de la politique. Je veux être député de Québec solidaire, alors j’ai contacté Sol pour faire un stage avec lui et il a accepté.»

Alexis Roy-Letarte a participé au caucus de Québec solidaire dans le cadre d’un stage d’une journée.

C’est donc le 21 février qu’Alexis a enfilé son veston et s’est rendu à Québec. «J’ai été marqué par cette journée, confie-t-il. C’était vraiment génial. J’ai rencontré tous les députés et j’ai participé au caucus, qui est une rencontre privée. J’étais assis à côté de Gabriel Nadeau-Dubois et Manon Massé m’a présenté comme le 11e député au début de la réunion. J’ai trouvé ça impressionnant.»

Durant cette journée bien chargée, Alexis a aussi fait la rencontre de l’ambassadrice de Cuba et de Françoise David. «J’y retournerais n’importe quand. Je pense juste à ça depuis le 21 février», lance-t-il.

Quelques jours auparavant, il avait même interviewé la ministre Sonia LeBel pour un article qui paraîtra prochainement dans le journal étudiant de l’école alternative Freinet.

Futur politicien?

Quand on lui pose la question, Alexis répond qu’il s’intéresse à la politique depuis toujours. Au cours de la dernière campagne électorale provinciale, il a lu les programmes des partis et il a eu l’opportunité de découvrir l’une des facettes de l’univers politique en accompagnant la candidate solidaire Valérie Delage dans son porte-à-porte. «J’ai fait une cinquantaine d’heures de bénévolat avec elle», dit-il.

Alexis Roy-Letarte en compagnie du député solidaire Sol Zanetti lors d’un point de presse à l’Assemblée nationale, le 21 février dernier.

La campagne électorale a aussi été pour lui l’occasion de rencontrer des candidats d’autres partis comme le libéral Jean-Denis Girard et le caquiste Jean Boulet. «Même s’il est plus porté vers Québec solidaire, Alexis nous a dit qu’il s’est rendu compte que les gens qu’il a rencontrés, peu importe leur parti, sont de bonnes personnes», rapporte sa mère, Marie Letarte.

Les diverses expériences et implications d’Alexis dans le monde politique ont renforcé son désir de faire carrière dans ce domaine. «J’ai le goût de changer les choses, de m’impliquer. C’est pour ça que je veux faire de la politique, soutient-il. L’indépendance du Québec et l’environnement, ce sont des sujets qui me  rejoignent et qui me tiennent à cœur.»

Alexis Roy-Letarte a interviewé la ministre Sonia LeBel pour un article dans le journal étudiant de son école.

Et déjà, à sa façon, il fait ses débuts en politique en tant que président de son école primaire. «J’applique un peu l’idéologie du parti Citoyens au pouvoir du Québec. Je demande aux élèves d’écrire les idées qu’ils veulent que je réalise, j’en discute avec le directeur et on voit si c’est possible. Ç’a permis de mettre en place une dizaine d’idées comme un concours de décoration de citrouille à l’Halloween, changer la cloche et un concours de talents à la fin de l’année», énumère Alexis.

Avec la passion et la curiosité qui l’habitent, nul doute que ce jeune homme de 12 ans ira loin dans la vie. Gageons que nous entendrons de nouveau parler de lui dans quelques années.