« Pas un hectare de plus »: la séance du conseil interrompue par des manifestants

La séance publique du conseil municipal de Trois-Rivières a été suspendue pendant une quinzaine de minutes à la suite d’un coup d’éclat de manifestants qui se trouvaient dans la salle.

L’incident est survenu à la suite d’une proposition accessoire émise par la conseillère Pascale Albernhe-Lahaie afin de retirer de l’ordre du jour l’avis de motion concernant la réalisation de travaux de construction de fossés permettant l’acheminement des eaux pluviales vers un fossé existant pour le drainage des rues Charles-Malhiot et Louis-Loranger, soit la première étape du projet d’agrandissement du parc industriel 40/55.

Galvanisées par les commentaires de conseillers s’opposant au projet et par une foule bruyante, deux manifestantes ont brandi une banderole sur laquelle était écrit le slogan « Pas un hectare de plus », en référence à la destruction de 10,4 hectares de milieux humides pour l’agrandissement du parc industriel 40/55 si le premier avis de motion en ce sens est adopté à la séance du 4 juillet prochain.

De nombreuses personnes présentes ont scandé en choeur le slogan pendant que les manifestantes se déplaçaient dans la salle publique de l’hôtel de ville.

Le maire suppléant Daniel Cournoyer a dès lors suspendu la séance publique du conseil. Les deux agents de sécurité présents sont intervenus pour tenter de calmer la foule. Des policiers ont été rappelés en renfort. 

La majorité des conseillers ont quitté la salle pendant la quinzaine de minutes de suspension de la séance. 

« Il y a eu un tumulte. C’est inacceptable dans la salle publique. Je suis prêt à appeler les policiers pour évacuer la salle au complet et continuer la séance sans la présence de citoyens, a avisé M. Cournoyer. Entendons-nous: vous pouvez garder vos pancartes, mais on ne chahute pas, on reste assis et on fait un conseil digne de ce nom. »

La séance a pu reprendre son cours.

Soumise au vote, la proposition accessoire a été rejetée à sept contre cinq. L’avis de motion demeure ainsi à l’ordre du jour et y reviendra sous la forme d’une résolution dans deux semaines. Les conseillers pourront alors prendre une décision sur ce dossier.

Des conseillers ébranlés

« C’était une cacophonie, un déni de démocratie, a dénoncé M. Cournoyer au terme de la séance du conseil de ville. Des conseillers étaient apeurés; certains étaient en pleurs. D’avoir à amener la police chez nous, ce n’est pas drôle. »

Le maire suppléant pointe du doigt le conseiller du district des Estacades, Pierre-Luc Fortin, disant que ce dernier « a envenimé la situation ». « C’est inacceptable, ajoute le maire suppléant. Il a monté tout le monde. »

Il est encore trop tôt pour préciser si la Ville fera appel à des policiers en prévison du vote du 4 juillet et même pour la présentation du projet qui sera faite à la population le 27 juin à 19h. « J’espère que tout se fera dans la convivialité et dans le souci de la démocratie. Quant à la présence de policiers, je vais en discuter avec M. Lamarche qui sera de retour à son poste de maire. Ça ne peut pas nuire qu’il soit de retour pour le vote concernant le parc industriel 40/55 », conclut-il.

Pour en savoir plus sur la troisième mouture du projet: https://www.lhebdojournal.com/actualites/agrandissement-du-parc-industriel-40-55-la-zone-de-developpement-revue-a-la-baisse/