Pas de réservoir d’essence pour une entreprise dans un secteur résidentiel, statue le conseil municipal

Le conseil municipal de Trois-Rivières a rejeté le projet particulier impliquant une entreprise du boulevard Saint-Jean qui souhaitait conserver un réservoir d’essence sur son terrain, situé en milieu résidentiel.

C’est le maire Jean Lamarche qui a fait pencher la balance au moment du vote, son vote créant l’égalité des voix avec sept personnes en faveur et sept contre, entraînant le rejet du projet en l’absence d’une majorité.

«Lorsqu’on a discuté du dossier cet après-midi, j’aurais aimé qu’on me fasse la démonstration de la nécessité de la présence d’un réservoir d’essence dans un secteur résidentiel. Je n’en ai pas eu la démonstration, soutient le maire. Le réservoir a été installé sans avoir été légitimé. On peut penser aux voisins et au précédent que cela aurait pu occasionner.»

La compagnie en question,spécialisée dans la peinture résidentielle, avait installé un réservoir d’essence sur son terrain sans avoir obtenu la permission préalable de la Ville de Trois-Rivières pour le faire.

L’entreprise souhaitait réguler la situation avec ce projet particulier. Il a d’abord été présenté au Comité consultatif d’urbanisme (CCU) où une recommandation défavorable avait été émise. Le conseil municipal avait donc demandé à l’entreprise de retourner à la table de dessin pour peaufiner le projet et revenir devant le CCU. Cela a été fait le 16 février. Les avis ont été partagés au sein du comité.

C’est surtout la présence du réservoir d’essence et le potentiel risque de contamination qui a soulevé de nombreuses questions parmi les membres du CCU. Le vote n’avait pas permis de faire ressortir clairement une recommandation. Les élus du conseil municipal sont venus mettre un terme au processus d’autorisation mardi soir.

«Je pense qu’on doit leur faire confiance et leur permettre de conserver leur entreprise, plaidait Valérie Renaud-Martin, conseillère du district des Carrefours dans lequel se situe l’entreprise. Je ne pense pas qu’on devrait mettre à risque une petite entreprise qui bénéficie à l’économie locale.»

Mme Renaud-Martin expliquait également à ses collègues, en marge de la séance publique du conseil municipal, que le réservoir d’essence y avait été installé dans un souci d’efficacité de l’entreprise.

«Les employés viennent chercher les camionnettes avec le matériel dans le stationnement de l’entreprise, vont réaliser leur travail de peinture dans des résidences et ramènent les camionnettes. Il n’y a qu’une personne qui manipule l’essence et c’est le contremaître. Il y a aussi un interrupteur pour le réservoir qui est toujours éteint», précisait-elle.

De son côté, Daniel Cournoyer, conseiller du district de Sainte-Marthe, faisait remarquer que le quartier est en pleine restructuration. «Le quartier est en pleine revitalisation. Il y a une mixité, mais ça s’améliore et ce sera un secteur qui sera recherché éventuellement. En acceptant d’aller de l’avant avec ce projet, on viendrait autoriser quelque chose qui n’est pas autorisé dans un secteur résidentiel. Je pense aux voisins et aux citoyens limitrophes également», a-t-il exprimé.

Le conseiller de Saint-Louis-de-France, Michel Cormier, soulignait que le lieu est propre et bien entretenu, après l’avoir constaté à la suite d’une visite des lieux. Cela n’a pas suffi à convaincre suffisamment de ses collègues autour de la table.

«Il n’y a rien qui permette d’augmenter la qualité de vie du milieu dans ce projet, a ajouté Claude Ferron, conseiller du district des Rivières. L’entreprise va-t-elle éventuellement entreposer plus de peinture sur place? Prendre de l’expansion? Du commercial n’a pas sa place dans une zone résidentielle, encore moins un réservoir d’essence. Il y a d’autres secteurs plus adaptés pour ça.»

L’entreprise recevra une lettre l’informant de la décision du conseil municipal de ne pas accorder l’autorisation demandée et devra se conformer à la réglementation en retirant le réservoir d’essence du terrain.

Répartition des votes

Pour: François Bélisle, Ginette Bellemare, Maryse Bellemare, Michel Cormier, Pierre-Luc Fortin, Valérie Renaud-Martin, Luc Tremblay

Contre: Dany Carpentier, Daniel Cournoyer, Claude Ferron, Mariannick Mercure, Pierre Montreuil, Denis Roy, Jean Lamarche