Parents-Secours renaît à Trois-Rivières

SÉCURITÉ. Alors que les plus jeunes ne reconnaitront pas le logo de l’organisme sans but lucratif, les autres auront une pointe de nostalgie en voyant la fameuse affiche-fenêtre rouge et blanc de Parents-Secours. Tombé dans l’oubli pendant plusieurs années, l’organisme reprend vie sur le territoire de la ville de Trois-Rivières.

Parents-Secours est un organisme qui regroupe des bénévoles aidant les enfants et, depuis 1992, les ainés, en offrant un réseau de foyers-refuges. Toute personne perdue, blessée, malade, importunée par un inconnu, poursuivie ou en situation de crise retrouvera en ces foyers-refuges des endroits sécuritaires.

En juillet 2015, Josée Lefebvre est tombée nez à nez avec un stand de Parents-Secours et a démontré de l’intérêt à donner de son temps. C’est à ce moment qu’elle a découvert qu’aucun comité n’existait dans la ville de Trois-Rivières, ce qui est nécessaire pour que des foyers-refuges y soient établis.

C’est donc en juin 2016 que Mme Lefebvre a officiellement mis sur pieds un comité de trois personnes afin de relancer le mouvement qui s’occuperait de gérer les affiches-fenêtres ainsi que de faire de la sensibilisation et de la promotion.

Actuellement, il existe neuf foyers-refuges officiellement en service. Pour l’instant, l’objectif du comité est d’atteindre le nombre de 50 foyers-refuges sur le territoire de la Ville de Trois-Rivières. Au-delà de 50, un nouveau comité pourra être mis sur pieds et gérera son propre secteur.

«Ultimement, on en veut plus que 50! Un foyer-refuge par rue, ce serait l’idéal, principalement autour des parcs et des écoles», mentionne la présidente du comité.

Dans les prochains mois, le comité s’activera principalement à faire connaitre l’organisme aux enfants et aux ainés, car si ceux-ci ne reconnaissent pas le logo, les foyers-refuges sont inutiles. Il s’activera ainsi à visiter les écoles et les foyers pour personnes âgées et tiendra des stands dans les événements majeurs de Trois-Rivières.

«Les gens qu’on aborde sont enthousiastes! Ce sont des souvenirs qui reviennent à leur mémoire. Beaucoup auraient envie de s’impliquer, mais ne le font pas, peut-être par manque d’informations. Contrairement à ce que plusieurs pensent, on n’est pas obligé d’être à la maison à temps plein pour être parent-secours!», lance Mme Lefebvre.

En effet, aucun temps minimum n’est demandé pour devenir un foyer-refuge. «Même si vous n’avez que 10 minutes par semaine, c’est parfait! Ce sont dix minutes de plus qui pourraient sauver bien des tracas, ou même une vie en cas extrême», poursuit Josée Lefebvre.

L’affiche-fenêtre n’est donc pas à la fenêtre en permanence, seulement lorsque quelqu’un peut répondre à la porte rapidement. Ce n’est donc pas seulement lorsque le parent-secours est à la maison, mais lorsqu’il est disponible, une nuance que tient à préciser Mme Lefebvre.

«Si on a un pique-nique dans la cour arrière, que quelqu’un vient cogner et qu’on ne l’entend pas, on ne peut pas mettre la pancarte. L’enfant ou l’ainé va perdre confiance en Parents-Secours si personne n’est disponible dans l’immédiat. Si on ne peut pas ou ne veut pas être dérangé, on ne met tout simplement pas l’affiche. C’est à la discrétion de chaque personne», poursuit-elle.

Une communauté tissée serrée

Fanny Reynaert a déjà été un parent-secours à Lorraine, sur la Rive-Nord de Montréal. Arrivée à Trois-Rivières il y a quatre ans, elle a constaté l’importance que l’organisme pouvait prendre, alors que son fils se promenait sur la rue avec un ami. Étant diabétique, il a fait une hypoglycémie sévère.

«À ce moment-là, le jus ne fonctionnait pas. Il est alors allé cogner à la porte d’une maison en demandant de m’appeler. Le résident lui a crié qu’il n’avait pas envie de l’aider et lui a claqué la porte au nez. Mon fils et son ami ont dû marcher avec difficulté afin de trouver une maison qui accepterait de prêter main-forte. Les conséquences auraient pu être graves, il aurait même pu tomber dans le coma», témoigne Mme Reynaert.

«Ce que je veux pour mon fils et tous les enfants, c’est qu’on puisse avoir cette sécurité qu’apporte Parents-Secours», ajoute-t-elle.

Josée Lefebvre avance que même sans intervention de la part d’un parent-secours, il est prouvé que seulement de placarder la ville d’affiches-fenêtre au logo de Parents-Secours diminue la criminalité en décourageant les agresseurs, les violeurs et les kidnappeurs. «Ils se disent que les gens sont à l’affût et que l’enfant a une échappatoire à sa portée», précise-t-elle.

Pour devenir foyer-refuge, les critères d’admissibilité sont principalement du point de vue de la maison ou du logement. Une porte qui mène directement au logement doit être accessible de l’extérieur, et le logement doit être situé au rez-de-chaussée ou au premier étage. S’ajoute à ces conditions la vérification du casier judiciaire de tous les résidents de plus de 18 ans, qui doit être sans tache.

Le rôle du parent-secours est d’agir comme intermédiaire entre la personne en détresse et la personne ressource, comme un parent ou la police. Le parent-secours est présent pour calmer la personne, l’apaiser, trouver la source du problème ainsi qu’une solution en l’interrogeant. Si la personne est en état de choc ou ne peut répondre aux questions, la police est alors contactée pour prendre la relève.

Toute personne intéressée à devenir foyer-refuge ou à apporter son aide de toute autre façon peut communiquer avec Josée Lefebvre par téléphone au (819) 693-3812, par courriel au troisrivieres@parentssecours.ca ou via la page Facebook de Parents-Secours Trois-Rivières.