«On fait rire de nous»

Un couple de Champlain est exaspéré. René Dufresne et Huguette Trottier attendent un chèque de 3 500 $ du ministère des Transports du Québec (MTQ) depuis plus de trois ans.

Le couple a signé une entente en novembre 2012 pour concéder et louer une partie de son terrain lors des travaux de construction du pont en face de leur demeure, sur la route Sainte-Marie.

Lors de la signature de cette entente, le représentant du ministère leur avait assuré qu’ils recevraient le chèque très bientôt, selon M. Dufresne. Or, les travaux sont terminés depuis 2013 et le couple n’a toujours pas vu la couleur de cet argent.  

«Je ne dénonce pas à cause de l’argent. Je le fais pour le principe, explique M. Dufresne. On n’a pas été payés et on ne sait pas quand on le sera. Je ne peux pas me permettre de payer un avocat pour ça parce que ça va me coûter plus cher de frais d’avocat que le montant qui m’est dû.»

«On a fait des démarches, mais on n’arrive pas à se faire payer, ajoute-t-il. On nous promène d’un bureau à un autre en nous disant qu’on va être bientôt payés et ce n’est pas vrai. Ils ont commencé à construire le pont en mai 2013 et ils ont fini avant l’hiver la même année. Ça ne se peut pas que ce soit aussi long. Il y a de la mauvaise volonté là-dedans.»

Un chèque qui voyage

À plusieurs reprises, le couple a été informé que le chèque en question se trouvait entre les mains du notaire. «Au départ, c’était un notaire choisi par le ministère, raconte Mme Trottier. Après quelques mois, on nous a dit que le notaire ne s’occupait plus de ça, qu’il fallait trouver un autre notaire.»

«Le MTQ a choisi un autre notaire qui nous a appelés pour nous dire qu’il avait notre chèque et qu’il était correct, poursuit Mme Trottier. Par contre, il nous a dit que le chèque du frère de René, qui habite en face, n’était pas correct et qu’il fallait qu’il le retourne au MTQ. Le notaire nous a dit qu’il allait attendre que les deux chèques soient corrects pour régler ça.»

Il y a quelques jours, le couple a de nouveau téléphoné au ministère pour s’informer des derniers développements. «Ce qu’on a su, c’est que les deux chèques étaient retournés au ministère et que le notaire attendait que le ministère les lui renvoie», mentionne Mme Trottier.

Mise en garde

Avec la reconstruction du pont Champlain dans la municipalité, René Dufresne souhaite mettre en garde les propriétaires qui pourraient se retrouver dans la même situation que lui. M. Dufresne croit qu’il a commis une erreur lorsqu’il a signé le dernier document présenté par l’entrepreneur à la fin des travaux. Ce document fait mention que l’entrepreneur a terminé les travaux et que le terrain loué a été rendu à son propriétaire dans l’état qu’il était initialement.

M. Dufresne croit que s’il n’avait pas signé ce document, il aurait pu faire pression auprès du contacteur pour que celui fasse pression à son tour auprès du gouvernement. «Si on n’avait pas signé, ça nous aurait donné du poids pour se faire payer par le ministère. C’est la seule façon qu’on a de faire pression sur le ministère parce que tant qu’on ne signe pas, l’entrepreneur n’est pas totalement payé», dit-il.

Ne pouvant revenir en arrière, M. Dufresne et sa femme doivent donc se résigner à attendre la réception de leur chèque. En attendant, ils continueront d’insister auprès du gouvernement.