« Nous voulons être entendus »

Une dizaine de résidents du secteur des Vieilles-Forges ont pris la parole lors de la période de questions de la séance publique du conseil municipal, mardi soir, et ont partagé leurs frustrations et inquiétudes au sujet des opérations du Groupe Bellemare tout près de chez eux.

Les citoyens ont raconté leur quotidien avec le bruit, la poussière blanche, la poussière noire et les odeurs nauséabondes émanant du site situé sur le boulevard des Forges. D’autres ont rappelé l’importante pollution du ruisseau Lavoir, telles que l’on démontré les données obtenues par Enquête, à Radio-Canada.

« On est là pour vous tendre la main. On exige de la part des élus de se pencher sur cette question quand vous aurez à décider si on installe une entreprise dans un secteur rural. L’endroit dont on parle, c’est une sablière transformée en lieu d’enfouissement, lance Yannick Daviault. Je crois au comité de vigilance, mais il y a des faussetés qui sont avancées par le Groupe Bellemare. Comment voulez-vous qu’on sente que notre voix est respectée comme citoyen? Nous voulons être entendus. Une entreprise comme celle-là doit être dans un endroit industriel, pas un quartier résidentiel dans un secteur rural. »

Cette division du Groupe Bellemare est identifiée au schéma d’aménagement comme une sablière puisque c’est ce qui est prédominant. Toutefois, l’usage de revalorisation qui était présent dans l’ancien schéma d’aménagement n’a pas été reconduit dans le nouveau qui est entré en vigueur en janvier 2022. Un processus de modification du schéma est en cours. Le dossier doit être acheminé au Ministère des Affaires municipal, qui aura le dernier mot.

« Les avis de non-conformité sont des outils de travail entre vos mains et ça ne vous empêche pas de faire des démarches en parallèle si vous souhaitez de plus grandes actions. Il y a cinq acteurs dans le dossier en ce moment: vous, les citoyens, le Groupe Bellemare, la Ville de Trois-Rivières, le Ministère de l’Environnement et la Direction de la santé publique. Il faudra s’asseoir tous ensemble. C’est là qu’il faut avancer. On va voir ce qu’on peut faire, voir comment l’entreprise peut revaloriser le verre sans nuire à son entourage. On va s’y pencher », commente le maire de Trois-Rivières, Jean Lamarche, qui voit d’un bon œil la présence déjà active du comité de vigilance.

Pétition en cours

Une résidente du secteur vient de lancer une pétition sur le site change.org pour que le caractère rural et champêtre du secteur des Vieilles-Forges soit préservé, que la Ville maintienne le schéma d’aménagement actuel pour le secteur et que la Ville accompagne l’entreprise à relocaliser ses activités industrielles vers un lieu approprié.

La citoyenne y souligne que « les données récoltées avec l’aide de Radio-Canada, en collaboration avec trois laboratoires universitaires, montrent que les polluants d’origine industrielle provenant du 11450 boul. Industriel contaminent gravement le ruisseau et le lac des Forges (ex.: record mondial de PFAS pour des eaux de surface) » et que « ces activités industrielles dégradent de manière importante la qualité de vie des citoyens et leur environnement ».

« Nous tendons la main à nos voisins »

Dans un communiqué envoyé aux médias, Groupe Bellemare invite les citoyens du secteur à une réunion du comité de vigilance, le 25 octobre, pour trouver des solutions à leurs préoccupations.

« Nous tendons la main à nos voisins comme nous l’avons toujours fait. De manière proactive, nous avons déjà mis en place des dizaines de mesures préventives et ainsi investi des millions de dollars. Nous investissons continuellement dans l’implantation de ces mesures et continuerons d’investir dans le futur dans un objectif d’amélioration continue », y affirme Serge Bellemare, président de Groupe Bellemare.

 » Nous sommes conscients de la proximité du ruisseau Lavoir à nos installations et nous travaillons dans l’objectif de réduire les impacts potentiels à l’environnement. Nous faisons également analyser les fumées du plan de séchage de verre et le résultat démontre que ces fumées contiennent essentiellement de la vapeur d’eau et nous respectons la norme en vigueur », ajoute le Groupe Bellemare.

Par ailleurs, le président de l’entreprise soutient que le site d’enfouissement sera fermé d’ici la fin de l’année en cours, en collaboration avec le ministère de l’environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs.