«Nous sommes prêtes à faire éclater le plus haut plafond de verre»

FEMMES. L’ancienne première ministre du Québec, Pauline Marois, était de passage à Trois-Rivières, hier, à l’occasion de la journée internationale des femmes. 75 ans après l’obtention du droit de vote des femmes québécoises et de nombreuses avancées plus tard, cette dernière s’est dite désolée de constater qu’il reste encore beaucoup de chemin à parcourir vers l’égalité homme-femme.

Restée en retrait depuis sa défaite en avril 2014, l’ancienne première ministre du Québec a finalement accepté de sortir de son mutisme pour parler de la place des femmes dans la société québécoise.

L’année 2015 a été marquée par de nombreuses mobilisations contre les violences envers les femmes, pensons notamment aux actions et aux manifestations populaires, communautaires et syndicales contre les mesures d’austérité, à la Marche mondiale des femmes, au mouvement social comme #AgressionNonDénoncée et à la vague de solidarité envers les femmes autochtones disparues et assassinées.

Le mot «féministe» n’a d’ailleurs jamais été autant à la mode, a fait remarqué Pauline Marois, dont la carrière politique, non sans embuche, l’a menée à se décrire comme telle.

«Nous sommes cependant encore loin de l’égalité. Les femmes ont encore de nombreuses batailles à livrer avant d’y arriver», a soutenu la politicienne. «Je suis convaincu que notre société ne saurait que s’enrichir de la présence des femmes dans toutes ses sphères», a-t-elle renchéri.

Le monde politique n’échappe pas à ses inégalités, bien au contraire. «Il y a eu des avancées remarquables, je dois l’admettre, mais l’Assemblée nationale enregistre un recul ces dernières années avec seulement 28 % des sièges occupés par des femmes. Depuis 2014, ce chiffre est resté en dessous de la barre du 30 %», a souligné Pauline Marois.

Au travers de son cheminement à la tête de neuf ministères et de ses anecdotes cocasses, elle a invité les femmes à se faire confiance et prendre place dans les lieux décisionnels, aux côtés de leurs collègues masculins.

«L’égalité sera réelle quand le revenu des femmes sera égal à celui des hommes. L’égalité sera atteinte lorsqu’autant de femmes que d’hommes occuperont des postes de direction et pourront concilier travail et famille», a-t-elle poursuivi.

Des mesures collectives en ce sens devraient être prises par le gouvernement, a également avancé Pauline Marois.

L’activité a réuni une centaine de personnes, homme et femme, au Centre d’histoire de l’industrie papetière-Boréalis de Trois-Rivières, hier soir.