NAO: pas un jouet Fisher-Price…

TECHNOLOGIE. Aussi mignon soit-il, le nouveau robot NAO du Centre intégré universitaire de la santé et des services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ) est loin d’être un jouet.

«Il est amusant à voir aller et il est très attirant. À voir les réactions des intervenants depuis que nous l’avons, il est clair qu’il y a un certain engouement autour de lui», mentionne Éric Bellefeuille, chef des services spécifiques et spécialisés (déficience intellectuelle 0-7 ans et déficience physique 0-21 ans), secteur centre, au CIUSSS MCQ.

Or, près d’un mois après l’avoir reçu, l’équipe est encore en mode d’apprentissage de son fonctionnement. Mais d’ici la fin octobre, les intervenants seront en mesure de mettre le robot au service des enfants.  «Ce n’est pas comme un jouet Fisher-Price dans lequel on met des piles pour qu’il fonctionne ensuite tout seul, illustre M. Bellefeuille. Il y a tout un enjeu de programmation et d’application derrière.»

«La programmation du robot Nao demeure complexe», confirme la doctorante Marie-Eve Dupont, de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), qui a eu l’occasion d’en manipuler un à plusieurs reprises depuis 2014, dans le cadre de ses travaux. Cette complexité fait en sorte que l’intervenant doit, pour le moment, se limiter aux programmations de base préétablies, comme l’apprentissage des couleurs, des animaux ou des émotions.

«C’est un début, mais il y a une panoplie d’autres programmations potentielles qui pourraient être développées», mentionne Mme Dupont. Elle ajoute du même souffle que pour faire avancer l’expérimentation de NAO, il est impératif de s’allier à des partenaires spécialisés en informatique, comme le réseau collégial, qui a d’ailleurs déjà été approché par l’UQTR.

Marie-Eve Dupont soulève aussi un autre point important à l’égard de cette jeune innovation: comme toute technologie, elle n’est pas à l’abri des bogues. «Le robot est-il aussi performant que l’affirme son concepteur? Ça reste à voir, car comme dans toute chose, il y a une question de marketing derrière tout ça.»

Malgré ces bémols, autant l’équipe du CIUSSS MCQ que celle de l’UQTR demeurent fermement convaincues du potentiel de NAO comme outil d’intervention. «On veut faire la différence dans la vie des enfants, et le meilleur moyen pour y parvenir est de se doter d’un maximum d’outils. Même s’il est encore au stade expérimental, NAO contribue à bonifier nos moyens d’intervention. Il a un gros potentiel en plus d’être mignon, alors on s’est dit que ça valait la peine de saisir la balle au bond», conclut M. Bellefeuille.

 

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Qui est NAO?

NAO est un robot humanoïde de conception française, autonome et programmable. Il a été présenté pour la première fois au public à la fin de 2006. La palette des usages potentiels de NAO est très vaste, à condition de les programmer: robot de compagnie, partenaire de jeu, garde-malade, objet communicant, élève-robot, etc. Il mesure 58 cm et pèse 4,8 kg. Il a une autonomie de  90 minutes. (Source: Wikipédia)