MontVR : entre le réel et le virtuel

TERRAIN. À la manière d’un samouraï, j’ai tranché des fruits avec mon katana tout en évitant des bombes mortelles. Quelques minutes plus tard, je cherchais mon souffle, tantôt vingt mille lieues sous les mers, tantôt dans l’immensité de l’espace avant de prendre place dans un wagon d’une montagne russe vertigineuse. Et tout ça, sans quitter mon fauteuil du 2505, boulevard des Récollets, à Trois-Rivières. 

La jeune entreprise montréalaise MontVR spécialisée dans cette technologie qui, il n’y a pas si longtemps encore, semblait si futuriste, a récemment étendu ses opérations jusqu’à Trois-Rivières.
Entre les murs du local du boulevard des Récollets, les traditionnels jeux vidéo passent à une vitesse supérieure. Le centre est doté de neuf stations de jeux et de visionnement mettant en vedette les systèmes Oculus Rift, HTC Vive et Playstation VR. « C’est la nouvelle sensation de l’heure », a indiqué le directeur général de la franchise trifluvienne, Laurent Beaupré.

Une personne peut venir jouer seule ou en groupe à partir de 25 $ pour une séance d’une heure. Il est même possible de réserver l’ensemble du centre le temps d’une soirée.

Sur place, il vous suffit de sélectionner un jeu dans la bibliothèque offrant un choix toujours grandissant afin de devenir le héros d’une saga palpitante, un guerrier courageux, un voyageur et pourquoi pas, une légende.

Une fois le casque enfilé, les frontières entre le réel et le virtuel se brouillent. Le joueur désormais doté d’une vision à 360 degrés n’a qu’à tourner la tête pour voyager dans les différents mondes irréels, mais ô combien bluffants, qui l’entourent. Sensations fortes garanties !

Et petit conseil : accrochez-vous bien à vos manettes. Debout au sommet d’un immeuble bâti pixel par pixel avec un ordinateur, même le vertige semble crédible. C’est tout à fait normal, affirme Laurent.

 « L’immersion est totale. Même si tu as les deux pieds au sol, ton cerveau, lui, croit en la réalité virtuelle. Les images qu’il envoie à ton corps font en sorte que tu as un sentiment de vertige », a-t-il expliqué. 

Par ailleurs, ajoute-t-il, cette technologie peut même être utilisée pour traiter les phobies, les dépendances et l’anxiété. « Il n’y a pas de limite à ce que peut faire la réalité virtuelle ! »

Les développeurs et les artistes de ce nouvel art peuvent également utiliser les installations pour présenter des projets. Le volet corporatif de l’entreprise permet aux entreprises ou à un groupe d’amis de louer les équipements. L’équipe de techniciens et d’animateurs de MontVR se déplacera à l’adresse souhaitée.

La réalité virtuelle désormais accessible

D’abord une compagnie de développement et de captation de contenu en réalité virtuelle, l’entreprise montréalaise MontVR s’est par la suite donné comme mission de rendre accessible cette technologie coûteuse au grand public. 

« Ça fait maintenant trois ans que ces casques existent et pourtant, ce n’est pas demain que ce type d’appareil va faire son entrée dans le salon de monsieur et madame Tout-le-Monde », a indiqué le président et fondateur de MontVR, Sébastien Coulombe. « On ne cherche pas seulement à ouvrir des arcades, mais aussi à faire connaître cette technologie qu’on aime. » 
Il existe déjà plusieurs modèles sur le marché, mais voilà, ces appareils ne suscitent pas l’engouement souhaité auprès des consommateurs et les ventes progressent lentement.

L’ouverture des arcades spécialisées dans la réalité virtuelle pourrait bien être ce qui manquait pour faire exploser les ventes. Il s’agit d’un premier contact avec cette technologie pour bien des gens. « Cela représente un gros investissement de près de 1000 $. Les consommateurs veulent donc essayer les casques et les différents jeux avant d’ouvrir leur portefeuille », a souligné Laurent Beaupré.

2017 sera-t-elle la bonne ?

2016 ? C’est du passé. Après cette décevante année, le fondateur de MontVR est convaincu que 2017 sera l’année de la réalité virtuelle. Une course contre la montre est d’ailleurs entamée depuis quelques mois déjà dans l’arrière-scène. Et c’est le premier qui s’imposera sur ce marché prometteur qui l’emportera.

Tout porte à croire que MontVR est en bonne position. La jeune entreprise d’à peine neuf mois est déjà le plus gros fournisseur d’équipements pour la réalité virtuelle au Québec. Les grandes ambitions de son fondateur ne s’arrêtent pas là.

Après l’ouverture d’un premier centre d’arcades à Montréal, puis à Warwick et Trois-Rivières, MontVR vise cinq autres succursales d’ici la fin de l’année. Sébastien Coulombe entend ainsi apposer son enseigne dans les villes de Québec, de Laval, de Brossard (Quartier Dix30) et Vancouver.

« Ça peut paraître étourdissant, mais la compétition est au même train. C’est une nouvelle technologie. C’est peut-être le début d’une vague, donc tout le monde est à cette même vitesse vertigineuse là », a déclaré celui qui rêve de devenir le « phare » de la réalité virtuelle.