Moisson Mauricie récupérera les denrées des supermarchés
ALIMENTATION. Moisson Mauricie / Centre-du-Québec (MCDQ) déploiera progressivement un programme de récupération dans 36 supermarchés de la région afin de mettre la main sur une plus grande quantité et variété de nourriture à distribuer. La mise sur pied de ce projet aura nécessité un investissement total de près de 600 000 $ à l’organisme.
Le projet pilote de récupération dans trois supermarchés de Trois-Rivières a déjà permis à Moisson MCDQ d’amasser 22 631 kg de nourriture depuis la fin du mois d’octobre 2015.
Si les épiceries continuent de collaborer ainsi, le président du conseil d’administration de Moisson MCDQ estime pouvoir récolter plus d’un million de kg de produits de toutes sortes.
«Il s’agit principalement d’aliments périssables qu’on n’avait pas l’opportunité d’avoir avant, dont notamment de la viande. Cela représentait un problème dans la plupart des banques alimentaires, car il faut en assurer la qualité aux consommateurs», a indiqué Jean-Guy Doucet, lors d’une conférence de presse, mercredi matin.
Dorénavant, les supermarchés participants des bannières Loblaw, Provigo le Marché, Métro et Super C devront congeler la viande propre à consommation dans des bacs fournis par l’organisme plutôt que de l’envoyer à l’enfouissement.
Une équipe de Moisson MCDQ viendra récupérer les denrées en soirée. Les nouveaux arrivages seront ensuite traités afin d’en «assurer la qualité et la traçabilité», a assuré le président du C.A.
Un besoin grandissant
Lors d’une journée de concertation, les organismes avaient déjà exprimé le besoin d’augmenter les approvisionnements, particulièrement pour la viande et les substituts ainsi que pour les fruits et les légumes.
À noter que l’augmentation du prix des aliments, notamment des fruits et des légumes, a eu un effet direct sur les dons reçus par Moisson MCDQ. En janvier 2016, ces aliments se faisaient très rares dans leur entrepôt.
D’ailleurs, Moisson MCDQ fait face à une augmentation du nombre de demandes d’aide alimentaire. «Nous n’avons pas encore les dernières statistiques, mais on estime une hausse de plus de 2 400», a révélé Jean-Guy Doucet. Ce nombre vient s’ajouter aux 18 800 personnes auxquelles vient déjà en aide l’organisme chaque mois.
600 000 $ en équipement
L’opportunité d’augmenter les arrivages de nourriture par le biais du Programme de récupération dans les supermarchés (PRS) ne pouvait donc mieux tomber. Pour y arriver, un investissement de départ d’environ 600 000 $ a été nécessaire.
Avec ce montant, Moisson MCDQ s’est doté d’un camion muni d’une unité de congélation afin de faire le tour des épiceries, du matériel de triage et de traitement de la nourriture, ainsi que de la main-d’œuvre supplémentaire.
L’acquisition d’une nouvelle bâtisse d’entreposage sur la rue Girard a également été nécessaire afin de traiter les arrivages. Les installations actuelles n’étant plus suffisantes.
Les dépenses ont été en partie couvertes par des dons de fondations ainsi que par une contribution que doivent payer les organismes pour le transport. Il en faudra cependant davantage afin d’assurer la pérennité du PRS.
Une entente historique
Si le Programme de récupération dans les supermarchés (PRS) n’a pas été mis sur pied avant, c’est parce qu’il a nécessité de longues négociations entre les bannières et l’instigateur du projet, Moisson Montréal.
À noter que le PRS est le premier du genre au Canada et qu’il propose une solution unique et durable aux problèmes de gaspillage et de précarité alimentaire.