Moisson Mauricie : 1M$ en nourriture récupérés dans les épiceries

SOLIDARITÉ. À l’heure où les banques alimentaires crient famine, douze supermarchés de la région donnent désormais une grande variété de produits, dont la viande sur le point de prendre le chemin de la poubelle, à Moisson Mauricie/Centre-du-Québec. L’équivalent de plus d’un million de dollars de nourriture s’est ainsi retrouvé dans les assiettes de personnes dans le besoin.

Depuis le lancement progressif du programme de récupération de denrées en octobre 2015, 210 000 kg d’aliments de toutes sortes se sont ajoutés aux dons que reçoit l’organisme.

«Il y a de la viande, mais aussi des fruits et légumes frais, divers produits surgelés et des surplus de la boulangerie. Ce sont des produits frais auxquelles nous n’avions pas accès auparavant», a souligné la responsable du financement et des communications chez la filière régionale de Moisson, Geneviève Marchand. 

Le partenariat avec les grandes bannières des supermarchés est d’autant plus important alors que l’organisme est confronté à une hausse jamais vue de demandes alimentaires dans la région. 

Cela amène une meilleure stabilité, croit Geneviève Marchand, et fait en sorte que le garde-manger de l’organisme n’est jamais à court de rien. «Auparavant, l’entièreté de ce qu’on recevait et qu’on redistribuait, c’était des dons. Notre réserve dépend de nos donateurs. En ayant désormais un programme structuré, cela nous permet de réduire les périodes creuses», a-t-elle expliqué.

Chaque mois, près de 23 000 personnes ont recours d’urgence à Moisson Mauricie/Centre-du-Québec dont près de 7 000 enfants, selon le Bilan-Faim 2016. C’est 4 200 personnes de plus qu’il y a un an. 

Et le visage de la pauvreté tend à changer. La clientèle des banques alimentaires était traditionnellement constituée de prestataires d’aide sociale. Le récent rapport a constaté que désormais, de plus en plus de jeunes familles, d’étudiants et de travailleurs n’arrivent plus à joindre les deux bouts.

Pourquoi jeter la viande si elle est encore bonne ? 

Un protocole rigoureux a été mis en place par Moisson Montréal avant d’exporter le programme dans d’autres régions de la province afin de garantir la qualité des produits récupérés. Une préoccupation partagée par les grandes bannières lors de la signature de l’entente. 

Chaque jour, à 16h55, les épiceries ont l’habitude de trier les viandes. Celles qui se retrouvent toujours sur les étagères après quatre jours sont jetées à la poubelle. «Cependant, ce n’est pas parce qu’un produit n’est plus bon pour la vente qu’il est impropre à la consommation», a soutenu la responsable du financement et des communications chez la filière régionale de Moisson, Geneviève Marchand. 

Grâce au programme de récupération de Moisson, le porc, le steak, le bœuf et le poulet prennent un tout autre chemin une fois arrivée 16h55. Fini le gaspillage.

L’entente de partenariat de Moisson MauriceCentre-du-Québec stipule que la viande sur le point d’être périmée sera congelée par les épiceries dans les bacs fournis par l’organisme. 

Deux fois par semaine, un camion passe récupérer les denrées. Ils sont amenés dans un entrepôt de la rue Girard, à Trois-Rivières, pour être triés. Tous les aliments sont ensuite étiquetés au nom de l’organisme afin d’assurer sa traçabilité.

Les denrées sont finalement redistribuées de façon équitable aux 85 organismes membres en fonction de la demande.

Bon à savoir : 

Le 23 novembre, la région a été le théâtre de l’une des plus importantes frappes menées par les agents de la faune. L’opération Crépuscule a permis de saisir 225 kg d’orignal, 70 kg de cerf et 55 kg de filet de doré. Les braconniers avaient l’intention d’écouler leur marchandise sur le marché noir. Sous peu, le butin viendra plutôt remplir les congélateurs de Moisson MauricieCentre-du-Québec qui s’occupera de le distribuer aux personnes dans le besoin.