Menacée d’expulsion, Amélie Mafogué-Tadié obtient un sursis
Menacée d’expulsion le 12 janvier à la suite de l’échec de sa demande de réfugiée, Amélie Mafogué-Tadié a finalement obtenu un sursis de 60 jours. Elle se trouvait à l’aéroport dans l’attente de son vol retardé lorsqu’elle a appris la bonne nouvelle.
« J’ai pris la route à 14h pour l’aéroport. À 17h15, je suis allée vers le bureau des agents frontaliers pour qu’ils m’expliquent le fonctionnement. Les bagages étaient enregistrés, mais on m’a dit que le vol était retardé et que je devais revenir deux heures plus tard. À 19h15, l’agent vient vers moi et me dit qu’il y a un petit changement. Le ministre de la Sécurité publique venait de l’appeler », raconte Amélie Mafogué-Tadié.
Le député de Trois-Rivières, René Villemure, a été mis au courant du dossier lundi dernier, lors de l’échec du dernier recours judiciaire de Mme Mafogué-Tadié. M. Villemure a personnellement fait trois interventions auprès des ministres concernés, dont une ultime tentative jeudi après-midi, apportant de nouvelles informations aux ministres grâce aux recherches effectuées par son équipe.
« La collaboration avec les ministres de l’Immigration, Sean Fraser, et de la Sécurité publique, Marco Mendicino, a été excellente. Je tiens à les remercier ainsi que leurs équipes. Sans cette collaboration, nous ne serions pas ici aujourd’hui, affirme René Villemure. C’est une victoire après un travail colossal de notre bureau. On a un confiance jusqu’à la dernière minute. »
Depuis son arrivée, Mme Mafogué-Tadié a été une citoyenne exemplaire, renchérit le député de Trois-Rivières. En pleine pandémie, elle a choisi de travailler comme préposée aux bénéficiaires à la résidence La Liberté. Son apport à cette résidence et pour nos aînés était apprécié et important, particulièrement dans le contexte actuel de pénurie de main-d’œuvre.
« C’est le pouvoir du député de réviser le dossier et les documents si on juge qu’une situation est injuste. On ne remplace pas l’avocat en immigration, mais on suit la situation. Mon rôle a été de garder le dossier ouvert avec les deux ministres et s’assurer que ça avance », précise M. Villemure.
Amélie Mafogué-Tadié craint d’être persécutée en raison de son orientation sexuelle si elle retourne au Cameroun, son pays d’origine.
« Merci mille fois à notre député M. Villemure et à son équipe pour tous leurs efforts déployés. Tout le personnel, les résidents et les familles sont très heureux de la voir encore parmi nous. Personne ne voulait la voir partir »,commente Yves Laliberté, propriétaire de la résidence La Liberté.
Le sursis de 60 jours accordée à Mme Mafogué-Tadié lui permettra de faire une demande d’étude des risques avant renvoi. Elle pourra continuer à travailler durant cette période. Elle retrouvera d’ailleurs ses collègues dès demain.