Lutin du Père Noël… ou presque!

PORTRAIT. Entrer dans l’atelier de Gilles Caron ces temps-ci, c’est comme entrer dans la fabrique de jouets du Père Noël.

Sur son grand établi, au moment de notre entretien, s’alignaient une soixantaine de petites voitures de bois à assembler, chacune conçue de ses mains. Juste à côté, dans une grande boîte, s’en entassaient 40 autres, emballées en kit et prêtes à être livrées.

L’artisan de Batiscan ne les livrera toutefois pas au Père Noël. C’est plutôt le musée Boréalis qui les attend. Ces voitures, ainsi qu’une centaine de petites souris de bois, feront le bonheur des enfants qui prendront part à l’activité «La fabrique de jouets», organisée par le musée trifluvien. Celle-ci se tiendra durant les trois premières fins de semaine de décembre (2-3, 9-10 et 16-17 décembre, de 10h à 16h).

Gilles Caron a passé les trois derniers mois à concevoir les deux modèles proposés aux jeunes participants. Chacune des pièces qui les compose a été fabriquée une par une, puis soigneusement emballée avec les instructions à suivre pour transformer ces morceaux de bois en jouet.

Au total, il fabriquera plus de 2000 pièces pour les 200 kits commandés par Boréalis. «Le responsable de l’animation m’a soumis les modèles souhaités et je les ai adaptés à ma main. La conception des voitures s’est avérée beaucoup plus longue que prévu, mais elles seront prêtes à temps», confie-t-il.

C’est la deuxième année que l’artisan fournit des jouets à assembler à Boréalis. «L’an dernier, j’avais fabriqué des locomotives et des casse-noisettes. Il y avait 60 exemplaires de chacun et le musée en a manqué. C’est pourquoi on m’en a commandé davantage cette année», mentionne M. Caron.

Il livrera le fruit de son travail le 1er décembre. Par la suite, il n’aura pas vraiment l’occasion de voir les petites mains des enfants assembler et peinturer ses jouets, mais il se réjouit déjà de faire leur bonheur.

«Ils vont avoir des jouets de belle qualité. Ils apprendront à bien travailler», promet celui qui a pris la peine d’ajuster chacune des pièces pour s’assurer qu’elles s’emboîtaient parfaitement avant de procéder à l’emballage des kits.

Plein de projets

Une fois les kits livrés, ce sera un retour à la normale pour Gilles Caron. Mais il ne se tournera pas les pouces, loin de là! Il continuera à donner ses cours de sculpture sur bois en groupe, quatre fois par semaine, et à répondre aux commandes reçues, que ce soit une œuvre exclusive ou du bois à sculpter, fraîchement plané et sablé dans son atelier.

Âgé de 78 ans, ce retraité d’IBM, à Laval, se donne encore deux ans avant de penser à ralentir un peu la cadence.

«Je sculpte depuis 1989, confie-t-il. Au départ, je voulais apprendre à travailler le bois pour décorer les meubles que je faisais, en prévision de ma retraite. Au final, j’ai tellement aimé la sculpture que je n’ai pas refait de meubles!»

C’est en 1998, deux ans après avoir pris sa retraite, que M. Caron est revenu s’installer dans sa région natale. L’année suivante, il ouvrait son école de sculpture à même son atelier de Batiscan. Depuis, cet art est devenu une deuxième carrière en soi, ni plus ni moins!

 

La fabrique de jouets

Les petits modèles sont prêts.

L’activité «La fabrique de jouets» a lieu les 2-3, 9-10 et 16-17 décembre de 10h à 16h au musée Boréalis. Elle s’adresse aux enfants de 6 ans et plus. Places limitées. Information et réservation: 819 372-4633.