L’UQTR met ses professeurs en lock-out

ÉDUCATION. À compter de 00h01 le 2 mai, l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) décrète un lock-out de son personnel des professeurs.

«Devant l’impasse du processus de négociation sur plusieurs enjeux importants dont les salaires, le plancher d’emploi et la tâche, le conseil d’administration a dû prendre une décision difficile, mais responsable, car inévitable dans les circonstances», indique le recteur Daniel McMahon dans une communication envoyée aux médias lundi soir.

La convention collective des professeurs est échue depuis le 31 mai 2017. Le dépôt patronal initial a fait l’objet d’un rejet le 28 septembre 2017.

Dans la foulée du processus de conciliation, l’Université a procédé à un dépôt révisé qui a également fait l’objet d’un rejet en bloc par le Conseil syndical du Syndicat des professeurs le 26 avril.

«Cette décision était devenue impérative afin de protéger la capacité de notre université de remplir sa mission, tout en préservant la qualité de l’enseignement et de la recherche.Cette décision responsable s’inscrit dans la volonté toujours affirmée de la direction de l’UQTR de protéger la réputation de notre établissement auprès du gouvernement et des communautés locales que nous servons, tout en assurant notre développement au cours des prochaines années», ajoute-t-il.

Dès le début du lock-out, les professeurs doivent cesser d’exercer leurs fonctions. En conséquence, tous les cours qui devaient être offerts par les professeurs sont réputés être suspendus jusqu’à la fin du lock-out.

En contrepartie, les cours offerts par les chargés de cours seront tenus normalement, tel qu’il est prévu à l’horaire. Tous les autres employés sont tenus de se présenter au travail selon l’horaire habituel.

«Il va de soi que nous avons la ferme intention de poursuivre la négociation avec les représentants de la partie syndicale sur la base d’une compréhension commune de la situation réelle de notre université et des enjeux auxquels toute la communauté universitaire doit faire face. Nous souhaitons ardemment que le lock-out soit le plus court possible au bénéfice de tous les membres de la communauté universitaire, incluant nos professeurs», soutient M. McMahon.

Le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur a été avisé de la décision de l’administration de l’UQTR.

20 jours de grève

Du côté du syndicat, le conseil syndical avait convenu, le 26 avril, de convoquer une assemblée générale extraordinaire le 6 juin prochain afin de se prononcer sur la recommandation de constituer une banque de 20 jours ouvrables de grève à exercer à la discrétion du comité exécutif et selon le cheminement des négociations.

«Les professeurs et les professeures sont conscients des problèmes financiers de l’UQTR. D’ailleurs, la lettre d’entente sur la réduction des coûts de la convention collective a permis à l’institution d’économiser près de 3 M$ au cours des deux dernières années. Les demandes des professeurs sont réalistes et concordantes avec les conventions collectives signées récemment dans les autres constituantes du réseau de l’UQ», indiquait le conseil syndical dans une précédente communication.