L’UQTR doit relocaliser sa Collection Robert-Lionel-Séguin

Le Musée québécois de culture populaire a informé l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) qu’elle devra rapatrier la totalité de la Collection Robert-Lionel-Séguin ainsi qu’une quarantaine de collections complémentaires et d’archives dont elle est propriétaire. La raison se veut qu’elle n’a pas satisfait aux exigences du Musée telles que formulées par son conseil d’administration les 18 décembre 2014 et le 5 février 2015.

Rappelons que ces collections sont constituées de plus de 30 000 objets en plus de documents d’archives hébergés dans la Réserve du Musée et de sept bâtiments agricoles installés sur les terrains du Musée.

L’historique de la Collection Robert-Lionel-Séguin

L’Université a acquis la Collection RLS en 1983. En 1991, l’Université en confiait la gestion dans un « Protocole d’entente » au Musée des arts et traditions populaires (devenu en 2002 le Musée québécois de culture populaire) et ce, pour une période de 10 ans. Cette entente a été renouvelée pour une année en 2001-2002 et une seconde entente, signée en 2002, est venue à terme en octobre 2003. Depuis ce temps, aucune entente n’est intervenue, malgré les tentatives faites par le Musée.

À titre de propriétaire, l’Université n’a pas donné suite aux démarches entreprises par le Musée, depuis 2003, pour en arriver à une entente concernant les coûts liés à la gestion, à l’entretien, à l’entreposage, à la préservation et à la conservation de la Collection, soit 1,4 M$, que le Musée assumait à même ses budgets de fonctionnement. Au fil des ans et dans l’espoir d’en arriver à une entente avec l’Université, le Musée a quand même accordé le même traitement à la Collection de l’Université qu’aux autres objets des collections appartenant au Musée.

Une situation qui ne peut plus durer

Dans ce contexte, le Musée a entrepris, en 2013, plusieurs démarches et a initié des rencontres avec la vice-rectrice à l’administration et aux finances de l’Université, rencontres qui se sont tenues en décembre 2013, en février et en juin 2014.

Les avenues de solution qui y ont été proposées par le Musée ont été rejetées et n’ont même pas fait l’objet de discussions, encore moins de négociations. Ce n’est cependant qu’en décembre dernier où l’Université s’est manifestée en proposant de céder la Collection au Musée pour la somme 1$, mais sans la compensation financière exigée par le Musée en guise de dédommagement (compensation équivalant au tiers des dépenses encourues par le Musée entre 2003 et 2013).

Devant cet état de fait, le Conseil d’administration du Musée a informé l’Université de sa décision à l’effet de ne plus assumer, au-delà du 31 mars 2015, quelque responsabilité que ce soit quant à la gestion de la Collection si l’Université ne s’acquittait pas de la compensation réclamée par le Musée.

Comme l’Université, dans sa lettre du 27 mars dernier, n’a pas répondu favorablement aux exigences du Musée, cette dernière devra reprendre et relocaliser tous les objets de sa Collection Robert-Lionel-Séguin et de ses autres collections complémentaires et archives, au plus tard le 30 juin 2015.

Le Musée se dit néanmoins très déçu de l’attitude de l’Université qui ne s’acquitte pas de ses responsabilités à l’égard d’une collection de cette envergure qui représente une valeur patrimoniale exceptionnelle non seulement pour la région, mais aussi pour tout le Québec. Source: Claire Plourde