Lock-out à l’UQTR: des impacts à la Maison de naissance de Nicolet

SANTÉ. Alors qu’on se trouve déjà dans un contexte de grave pénurie de sages-femmes au Québec, le lock-out à l’Université du Québec à Trois-Rivières aura des impacts chez plusieurs femmes enceintes.

Comme l’UQTR est la seule à offrir la formation dans la province, les 24 finissantes du programme devaient commencer à travailler dès le mois de mai… et leur arrivée était grandement attendue dans les différentes maisons de naissance.

C’est que leur présence est essentielle pour pallier le manque de ressources, mais également pour le remplacement des vacances durant l’été. «Leurs contrats de service établis avec les établissements seront compromis si elles ne peuvent pas être diplômées rapidement», déplore Lucie Hamelin, la directrice du programme pour la pratique sage-femme de l’UQTR.

«Les stages à débuter sont sur la glace, ce qui retarde ainsi toutes les cohortes dans l’atteinte de leurs objectifs cliniques. La durée du conflit aura un impact direct sur le nombre de nouvelles sages-femmes prêtes à intégrer le réseau cette année et les années suivantes», ajoute Gabrielle Filiou-Chénier, la présidente de l’Association des étudiantes sages-femmes du Québec.

La présidente du Regroupement Les Sages-femmes du Québec (RSFQ), Mounia Amine, indique que leur nombre pourrait grimper si jamais le conflit s’étire. «On parle de 24 qui étaient prêtes déjà à commencer, mais ce sont 100 étudiantes dont l’arrivée sera retardée si le conflit s’étire», s’inquiète-t-elle.

«Depuis deux ans, plusieurs contrats sont affichés à répétition et les équipes ne réussissent pas à recruter de nouvelles sages-femmes. De nouveaux services sont en démarrage après de nombreuses années d’attente sur le terrain, mais il y a un manque de ressources humaines pour répondre aux besoins des familles du Québec, poursuit-elle. Les engagements du gouvernement en périnatalité pour 2008-2018 visaient à ce que 10% des femmes ait accès à une sage-femme. Aujourd’hui, on atteint un taux de 4%.»

Une ressource en moins dans la région

La Maison de naissance de la Rivière, à Nicolet, qui a aussi des bureaux à Trois-Rivières, Drummondville et Victoriaville, n’échappe pas à cette réalité.

Fonctionnant déjà à huit plutôt qu’à dix, elle ne pourra pas compter sur l’ajout d’une finissante qui avait comblé l’un des deux postes qui ont été affichés.

Si jamais le conflit entre la direction de l’UQTR et ses professeurs s’étire encore pendant quelques semaines, voire quelques mois, c’est tout le personnel en place qui serait surchargé. Puisqu’il ne pourra pas y avoir de remplacements de vacances.

De plus, ce sont 32 femmes enceintes de la Mauricie et du Centre-du-Québec qui ne pourront pas être suivies par une sage-femme. C’est le nombre que peut prendre une ressource à 28 heures par semaine, comme c’est le cas à Nicolet, à différentes étapes de leur grossesse jusqu’à l’accouchement.

Pendant ce temps-là, plusieurs dizaines de femmes se trouvent sur la liste d’attente. Autant de futures mamans qui ne pourront pas avoir accès aux services dont elles espéraient, faute de ressources.