Lock-out à l’UQTR : «Ça suffit», dit la ministre David

ÉDUCATION. La ministre Hélène David était de passage mardi matin à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) pour rencontrer la direction, les étudiants et les professeurs en lock-out. Elle a exprimé à plusieurs reprises qu’elle souhaitait la fin du conflit.

«Ça suffit, a-t-elle lancé. Après 14 jours, on pense que le lock-out doit être levé. J’ai rencontré les étudiants. Il y a de la panique, il y a vraiment des conséquences et des conséquences sur la réputation de l’UQTR. Je ne veux plus de lock-out. C’est clair. Les négociations vont devoir continuer.»

Cette dernière a beaucoup parlé avec le recteur de l’UQTR depuis le début du lock-out. «Je comprends qu’il a sa vision des choses et j’ai la mienne», a-t-elle simplement mentionné. La ministre dit regarder toutes les avenues possibles pour résoudre le problème.

«Il y en a quelques-unes, indique-t-elle. L’UQTR est trop importante. C’est une université en région, c’est au cœur du développement. On ne lui veut que du bien. Et ce bien-là, si ça doit passer par des mesures exceptionnelles, ça va passer par des mesures exceptionnelles.»

«Je trouve ça triste éminemment triste ce qui se passe parce que c’est au moment où on devrait tous se réjouir d’avoir plus d’argent, ajoute-t-elle. L’UQTR va avoir une augmentation de son budget et on a mis le plan de redressement à huit ans plutôt que cinq, alors je pense qu’on a fait un très grand bout de chemin. Avec tout l’argent neuf investi et la motivation des professeurs à contribuer à la discussion, je pense qu’il n’y a pas de raison qu’on ne puisse pas arriver à un dénouement. Le lock-out n’est pas la voie qui devrait être privilégiée et, nous, on n’en veut plus de lock-out.»

Avant de repartir pour Québec, la ministre s’est adressée aux professeurs présents devant l’entrée principale de l’UQTR. «C’est normal qu’il y ait démocratie. Ce qui est moins normal et que je qualifie de crise constitutionnelle, c’est une université qui met en lock-out ses professeurs», a-t-elle affirmé.

Elle a terminé son allocution en disant aux professeurs qu’elle continuera de travailler pour qu’ils puissent retrouver des conditions de travail satisfaisantes.

À la suite du passage de la ministre, les négociations ont repris en présence du médiateur, en après-midi, fait savoir l’exécutif du Syndicat des professeurs de l’UQTR (SPPUQTR). Le syndicat préfère en venir à une entente négociée plutôt qu’une éventuelle loi spéciale.

«J’espère que ça va se régler vite»

Le maire Yves Lévesque ne souhaite pas s’immiscer dans le débat du conflit de travail de l’UQTR. Il souhaite toutefois un règlement rapide.

«J’espère que ça va se régler vite. Avoir un lock-out dans une institution publique comme l’UQTR, ce n’est pas de bonne augure. N’oublions pas que l’université est un outil de développement pour la Ville de Trois-Rivières. Avoir une université dans la ville, c’est un privilège et ça attire beaucoup de gens de l’extérieur qui viennent étudier quelques années. Avec un conflit de travail comme ça, ce sont des retombées économiques et des étudiants qu’on perd. Mais la ministre a tout le dossier entre les mains. Ce n’est pas mon rôle de juger ou de m’ingérer dans ce dossier», commente-t-il brièvement.

Plainte déposée contre la direction

L’audience de la plainte présentée par le SPPUQTR au Tribunal administratif du travail a officiellement eu lieu mardi matin. Rappelons que cette plainte avait été déposée dimanche  après que la Direction de l’UQTR eut fait parvenir un dépôt patronal directement à l’ensemble des professeurs, ce qui est contraire aux règles encadrant la négociation actuellement en cours en présence du médiateur.

Le juge a pris la demande d’ordonnance en délibéré.