L’histoire de Cédrika présentée au petit écran en 2016

ENQUÊTE. Près de huit ans après la disparition de Cédrika le 31 juillet, son père, Martin Provencher, annonce la sortie d’un documentaire d’enquête sur l’évènement tragique pour 2016. Le but est simple: faire dénouer des langues et trouver un coupable.

Bien que plusieurs éléments et pistes aient été analysés, depuis deux ans, le dossier de Cédrika est sur la glace. Il y a quelques mois, Stephan Paquet, producteur et réalisateur, a approché le père de Cédrika afin de lui parler d’un projet, celui de produire un documentaire sur l’enlèvement de sa fille.

En effet, celui qui vient tout juste de présenter publiquement Novembre 84, un documentaire d’enquêtes sur huit cas d’enlèvement et de meurtres d’enfants dans la région de Montréal, souhaite répéter l’expérience avec le dossier de Cédrika. Il considère que Novembre 84 avait contribué à l’avancement de l’enquête et que sera d’autant plus utile dans le cas de Cédrika puisque celui fait seulement huit ans que l’évènement s’est produit, contrairement à plus de 30 ans dans le cas de la série de meurtres dans la région de Montréal.

«On veut inciter les gens à parler. Après la projection de Novembre 84 à Trois-Rivières, nous avons eu beaucoup d’appels de gens qui se souvenaient de quelques choses. Tous les moindres détails peuvent faire avancer une enquête. Cela fait huit ans présentement, on ne doit pas attendre, c’est le temps maintenant, avant que les gens oublient», soutient Stephan Paquet.

Quelques détails restent à déterminer. Cependant, ce qui est certain c’est qu’une reconstitution des moments qui précèdent l’enlèvement est prévue.

Une jeune actrice a d’ailleurs déjà été trouvée par Stéphan Paquet pour incarner le rôle de Cédrika. Il était important pour lui de prendre une petite fille qui lui ressemblait puisque le but de la démarche est de remémorer des souvenirs aux gens qui auraient pu être témoin de quoi que ce soit.

«Nous voulons être fidèles aux détails connus du public. Ce que je peux vous dire, c’est que la première fois que j’ai vu la petite fille, j’étais sous le choc. La ressemblance est tellement frappante», assure-t-il.

«Dans la rue où elle a été enlevée, il y a des fenêtres partout et il faisait clair, je ne peux pas croire que personne n’a rien vu», ajoute le producteur.

Me Marc Bellemare appuie ces propos en soutenant qu’il est certain que de l’information circule. Sa seule crainte, c’est que les gens aient peur de raconter ce qu’ils savent. «Je comprends que cela peut être effrayant de témoigner dans une cause d’une telle ampleur. Notre but aujourd’hui, c’est de lancer un cri du cœur et de demander l’aide du public. Peut-être les éléments que vous avez en votre possession, dites-les. C’est important pour faire avancer l’enquête et éventuellement retrouver Cédrika», dit-il.

Il ajoute que les policiers sont au courant du projet et qu’ils travailleront de pair avec eux pour faire avancer le dossier. «Les prédateurs sexuels souhaitent une chose, le silence, le silence, le silence. Aujourd’hui, nous voulons briser ce silence, mais nous avons besoin de vous», conclut-il.

Pour l’instant, la contribution de Claude Poirier, très impliqué dans le dossier de Cédrika, n’a pas été écartée. Toutefois, Stephan Paquet mentionne que ce ne sera pas immédiatement.

L’espoir toujours vivant

Questionné sur l’espoir de retrouver sa fille, Martin Provencher a répondu qu’être parent, c’est une responsabilité pour la vie. «Tant que je ne suis pas certain qu’elle est décédée, je ne peux pas tourner la page. Je ne crois pas au crime parfait, il doit bien avoir dit quelque chose à quelqu’un. Ce que je peux vous dire, c’est que je ne croyais pas que ça durait huit ans», confie-t-il vraisemblablement ému.

Le travail qu’il entamera dans les prochains mois est une étape difficile pour lui puisqu’il sera replongé plusieurs fois dans cette horreur.

Bien qu’il soit déçu du travail policier effectué jusqu’à présent, il lance un message d’espoir: «Le travail que les policiers effectuent chaque jour est secret. Je ne peux pas rien vous dire que vous ne savez pas déjà puisque je n’en sais pas plus que vous. Oui, je suis déçu puisque cela fait huit ans et je n’ai pas retrouvé ma petite fille. Cependant, je peux vous dire quelque chose, quelqu’un parlera un jour et nous le retrouverons.»

Le tournage devrait débuter au cours du mois de juillet et être présenté publiquement d’ici la fin de 2016. Pour toutes informations, le public est amené à consulter le site internet filmcedrika.com. D’ici peu, une ligne téléphonique devrait être ouverte.