«Les universités sont en péril»

AUSTÉRITÉ. «Jusqu’à maintenant, le message qui circulait faisait mention de coupures dans le gras. Or, le gouvernement coupe dans les choses essentielles. Nous avons des problèmes d’informatique et de rétroprojecteurs dans les salles de cours. Ça commence à toucher à la qualité de notre enseignement!».

Le président du Syndicat des professeurs et des professeures de l’Université du Québec à Trois-Rivières (SPPUQTR), Ismaïl Biskri, était visiblement hors de lui, ce matin, lorsqu’il s’est adressé à la communauté universitaire trifluvienne. Ils étaient 250 regroupés dans le hall d’entrée du pavillon Albert-Tessier de l’UQTR.

Cette «pause-café amicale» avait lieu en simultanée dans l’ensemble des universités québécoises et visait à dénoncer les coupes successives du gouvernement.

«De toute évidence, le gouvernement actuel ne comprend pas l’importance du développement du savoir dans l’économie moderne, s’est-il révolté. Il a coupé 737 millions de dollars dans les budgets des universités depuis 2012, alors que le nombre d’étudiants a augmenté de plus de 10 %. C’est inacceptable!».

Pour lui, les conséquences de ce climat d’austérité sont sans précédent. L’avenir de notre province et de ses établissements -dont le mandat consiste à former l’élite de demain- est en péril, tout simplement.

Même constat du côté de sa collègue et présidente du Syndicat des employés de soutien (SCFP), Cindy Carbonneau. «Si on affecte la base, c’est tout le reste qui risque de s’effondrer avec», se désole cette dernière.

Un programme de football victime des coupures

Jeudi dernier, le conseil d’administration de l’UQTR s’est opposé au retour d’une équipe de football dans la Ligue universitaire. Une des raisons évoquées par le conseil serait d’ailleurs l’aspect financier. Pour M. Biskri, il ne fait aucun doute ; les problèmes de financement de l’établissement ont eu un impact majeur dans le dossier.

«Il est complètement indécent de parler d’une équipe de football alors que nous avons des difficultés à mettre en pratique notre mission principale. Je pense que cela n’est pas décent vis-à-vis des contribuables. Notre devoir est de prioriser l’essentiel, soit l’enseignement et la recherche», a terminé le président du SPPUQTR.