Les membres du SAPSCQ sont prêts à aller au front

SYNDICAT. «C’est une déclaration de guerre de 12 pages», a déclaré à ses membres, le président du Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec (SAPSCQ), Mathieu Lavoie, qui recevait ce matin les offres gouvernementales en vue de la nouvelle convention collective, à l’Hôtel Delta de Trois-Rivières.

Les drapeaux blancs de la Confédération des syndicats nationaux (CSN) flottaient sur la rue Notre Dame Centre aux rythmes des trompettes, ce matin, et plutôt que de laisser présager une trêve, ceux-ci envoyaient un message clair: les membres du SAPSCQ sont prêts à aller au front pour obtenir une bonne convention collective.

«Je sors d’une rencontre pas très agréable! Le gouvernement a pris sa décision, il veut s’attaquer à tous les pans de notre convention, soit maladie, fonds de pension, tout, mais on ne va pas se laisser faire!», lance Mathieu Lavoie, en réaction aux demandes de la partie patronale déposée ce matin, et aussitôt rejetée par la SAPSCQ.

Le président du Conseil central du Cœur du Québec (CCCQ-CSN), Paul Lavergne, a tenu à apporter son appui aux travailleurs de la sécurité du public. Il dénonce, en autre, l’offre du Conseil du trésor qu’il qualifie de méprisable: «L’offre salariale est de seulement 3 % sur 5 ans, soit 0% les deux premières années et 1% pour les trois suivantes. Donc, on s’appauvrit, car l’indice des prix à la consommation, lui, continue d’augmenter».

Selon ce dernier, le gouvernement a également laissé échapper qu’il voulait s’attaquer au régime de retraite RREGOP qui est pourtant en santé et bien financé. «Agents correctionnels, ce n’est pas un travail facile. C’est très exigeant mentalement et pourtant, ils veulent jouer dans la tête et dans la retraite de ceux qui s’occupent de la sécurité des Québécois et des Québécoises. C’est inacceptable!», mentionne-t-il.

Soutient

550 agents de la paix en services correctionnels de partout à travers le Québec ont bravé la pluie pour manifester devant l’établissement, et ainsi, démontrer leur soutien à leur comité de négociation.

«Si on calcule que sur 2 800 agents correctionnels du Québec, plusieurs ont travaillé de nuit et dorment actuellement, alors que d’autres sont de jours, 85% des effectifs disponibles sont présents ici. Cela lance un message clair à notre employeur, ne réduit pas nos conditions de travail».

Rappelons que l’ancienne convention collective est venue à échéance le 31 mars dernier et que les négociations en vue du renouvellement se font dans un contexte d’austérité. Pour le moment, les demandes syndicales ne sont pas encore connues, mais le président du CCCQ-CSN soutient qu’une augmentation salariale de 2 ou 3% par année afin de suivre l’ICP serait satisfaisante.