Les conservateurs s’intéressent aux préoccupations des Trifluviens

Dans le cadre de ce qu’ils appellent la tournée québécoise du « gros bon sens », qui s’est arrêtée à Drummondville, Sherbrooke, Rimouski et Baie-Saint-Paul, deux députés conservateurs ont rencontré quelques acteurs socio-économiques de Trois-Rivières en table ronde ce mercredi.

Le lieutenant politique du chef Pierre Poilievre pour le Québec et député de Charlesbourg-Haute-Saint-Charles, Pierre Paul-Hus, et le député de Lévis-Lotbinière, Jacques Gourde, se sont entretenus pendant un peu plus d’une heure avec six intervenants de Trois-Rivières provenant de la Chambre de commerce et d’industrie, de Marmen et de la zone d’innovation de la Vallée de la transition énergétique, notamment. Un représentant du milieu communautaire a contribué à alimenter la réflexion mais n’a pas pris part à la discussion.

À dix-huit mois de la prochaine élection fédérale, le parti souhaite prendre le pouls de la population.

« Comme lieutenant politique de Pierre Poilievre j’ai une responsabilité de savoir ce qui se passe partout à la grandeur du Québec, indique M. Paul-Hus. On a nos circonscriptions de Québec, de la Rive-Sud, de la Beauce, mais en dehors de ces régions-là c’est important de prendre la réalité du terrain. Ça nous permet d’avoir une vision du Québec, puis de voir surtout, où le Parti conservateur veut aller, est-ce qu’on est dans la bonne direction pour aider toutes les régions du Québec. C’est ça le but de notre tournée. »

« C’était vraiment important de venir ici à Trois-Rivières, ajoute M. Gourde, parce que c’est une région en effervescence. Il y a un bel avenir ici, mais il y a beaucoup de choses à faire dans les infrastructures avec toutes les industries qui s’en viennent. »

Économie

Parmi les enjeux abordés, ceux entourant la Vallée de la transition énergétique ont retenu l’attention explique M. Paul-Hus.

« Tout ce qui se passe avec la filière batterie c’est très positif comme projet de développement pour la région du Grand Trois-Rivières, Bécancour, Shawinigan, mais autour, ça ne marche pas. Tu n’as pas de travailleurs, tu n’as pas de logements, mais en plus de tout ça, tu commences à avoir des problèmes d’itinérance dans la ville. Ça ne marche pas. Il faut qu’on trouve des moyens d’organiser les choses. Il ne faut pas arriver dans dix ans et que finalement ça n’a pas marché parce que les choses autour n’avaient pas été pensées. Il faut structurer les choses de façon intelligente, que ça soit coordonné. »

« Ce que les gens nous ont dit ici, c’est qu’il y a trop de projets, souligne Jacques Gourde. Pour réaliser tous ces projets-là, il y a beaucoup d’emplois qui s’en viennent. Ces gens-là quand ils vont arriver ici, il faut qu’ils se trouvent un logement. Il faudrait commencer en premier avec le logement avant que les emplois arrivent. »

Les PME vivent également une foule de réalités et de contraintes. 

« Au niveau des taxes et impôts, les entreprises sont étouffées, poursuit M. Paul-Hus. Elles veulent avancer mais avoir davantage de moyens d’investir dans leur entreprise. Évidemment l’inflation est un facteur majeur, la pénurie de main-d’œuvre. Mais les bureaucraties lourdes du gouvernement fédéral, c’est quelque chose qui s’est rajouté dans les dernières années. C’est du jamais vu, tout bloque partout, au niveau des demandes de différents programmes, c’est le capharnaüm total. Un gouvernement qui en promet beaucoup, qui dépense énormément de milliards, puis au niveau de l’efficacité, ça ne fonctionne pas. Nous, on cherche des solutions pour amener l’efficacité. »

Des discussions ont porté sur le projet de train à grande fréquence.

« On a parlé aussi de TGF. Pour nous c’est un projet qui est important mais il faut que Via, la société qui a été créée pour le TGF, démontre dans les prochaines années la viabilité financière et structurelle du projet parce qu’il faut l’inclure dans un projet de développement portuaire et aérien, un projet complet qu’un prochain gouvernement pourra dire oui ou non si on va de l’avant, parce qu’il faut arrêter de rêver, il faut mettre les choses claires. »

Itinérance

Le phénomène de l’itinérance prend de l’ampleur dans plusieurs régions ces dernières années dont celle de Trois-Rivières.

« On nous a parlé de ça, des problèmes de santé mentale. Il y a un phénomène qui est causé par les coûts du logement, et un peu la drogue. On nous dit que ça s’est accéléré depuis un an et demi. » 

« L’itinérance, il y a une augmentation à la grandeur du Canada causée par beaucoup de facteurs, ajoute M. Gourde, des facteurs économiques, de santé mentale, de dépendance. C’est rendu un problème majeur même pour notre économie parce qu’il y a beaucoup de jeunes. Il y a les deux extrêmes: des personnes âgées et des jeunes. Ce sont des forces vives qu’on n’a plus présentement puis qui ont besoin de beaucoup d’aide. Ça va nous coûter une fortune mais on n’a pas le choix de s’occuper d’eux. Il faut travailler pour être capable de les loger à un prix abordable, mais c’est une réalité fédérale-provinciale aussi. »

Le seul candidat confirmé au Québec est celui de Trois-Rivières

Même s’il a échoué deux fois à se faire élire sous la bannière conservatrice, l’ancien maire Yves Lévesque sera le candidat du parti dans la circonscription de Trois-Rivières à la prochaine élection.

« Ici, c’est Yves qui va être là encore cette année. Il est confirmé. C’est le seul au Québec qui est confirmé. »

De façon générale, le recrutement des candidats et candidates se déroule bien.

« Il y a des comtés même où j’ai quatre ou cinq personnes qui veulent être candidats. » 

Même s’il oriente ses collègues sur des préoccupation trifluviennes, M. Lévesque n’a pas pris part à la rencontre de ce matin.

« Je ne suis pas ici en mode partisan, affirme M. Paul-Hus, c’est pour ça qu’Yves n’est pas autour de la table, mais on se parle et on se tient au courant. »

Quatre autres localités seront visitées par M. Paul-Hus, qui s’accompagne toujours d’un autre député ou d’une autre députée pour cette « tournée de tables rondes ». 

« On rencontre des intervenants du monde économique, communautaire, avec une approche de prochain gouvernement. On ne veut pas être prétentieux mais si on suit la tendance, on devrait être le prochain gouvernement ou pas loin de l’être. »