Les candidats trifluviens débattent à nouveau
POLITIQUE. Les candidats aux élections fédérales dans Trois-Rivières se sont à nouveau affrontés jeudi soir, dans un débat organisé par La Gazette de la Mauricie.
Par Matthieu Max-Gessler
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Les candidats du Parti vert du Canada, Éric Trottier, du Parti libéral du Canada, Yvon Boivin, du Parti conservateur, Dominic Therrien, du Bloc québécois, André Valois, et du Nouveau parti démocratique, Robert Aubin, se sont à nouveau retrouvés face-à-face dans un débat à l’UQTR.
Les candidats ont d’abord débattu de la question des énergies fossiles, en particulier du projet de pipeline Énergie Est. Les candidats du Parti vert, du NPD et du Bloc québécois ont affirmé leur ferme opposition au projet, tandis que ceux du Parti conservateur et du Parti libéral ont adopté une position plus nuancée.
«Il faut respecter quatre critères pour que le projet soit acceptable : le respect de l’environnement, l’aval des communautés, que ce soit sécuritaire et une évaluation environnementale sérieuse», a soutenu Yvon Boivin.
Tant M. Boivin que Dominic Therrien ont attaqué Robert Aubin sur la position du chef du NPD, Thomas Mulcair, sur cette question, qu’ils qualifient de «double discours». M. Aubin a répliqué que son chef tient le même discours qu’il parle en anglais ou en français, soit son opposition au projet. Il a également profité de l’occasion pour attaquer son adversaire conservateur sur les coupures du gouvernement Harper dans la recherche scientifique.
«Ce projet, on n’en veut pas tant qu’il n’y aura pas d’études fiables. Or, pour avoir des études fiables, il faudrait réengager les scientifiques que le gouvernement conservateur a congédiés», a lancé M. Aubin.
État islamique, immigration et radicalisation
Le second thème du débat portait sur le rôle du Canada en Irak et en Syrie, face au groupe armé État islamique. Dominic Therrien a essuyé la plupart des tirs de ses adversaires sur ce dossier, notamment sur la vente d’armes du Canada à l’étranger.
«Où est le respect des droits de la personne quand des armes sont vendues à l’Arabie Saoudite, un pays qui décapite des gens sur la place publique», a tonné André Valois.
Le candidat conservateur a répliqué que des emplois dépendent de ces ventes et que la question des droits humains était toujours au cœur des négociations. Apostrophé par Yvon Boivin sur le refus du gouvernement Harper de signer le traité sur le commerce des armes, qui vise à diminuer le risque que celles-ci servent à des groupes comme État islamique, M. Therrien a affirmé qu’il n’était pas «dans le meilleur intérêt des Canadiens».
Le candidat conservateur a également défendu la décision du gouvernement Harper de s’engager dans des actions militaires contre État islamique.
«Nous allons avancer des sommes pour améliorer la qualité de vie dans les camps de réfugiés et accueillir 10 000 syriens d’ici septembre 2016. Mais notre priorité, c’est la sécurité des gens», a-t-il insisté.
M. Therrien a plus tard tenté de ramener la question épineuse du niqab dans le débat, mais a été interrompu par le public.
Mode de scrutin : pour la proportionnelle, sauf les conservateurs
Le troisième thème du débat portait sur l’implantation d’un mode de scrutin proportionnel mixte au Canada. Des cinq candidats, seul M. Therrien s’y est opposé.
Les aspirants au poste de député de Trois-Rivières ont ensuite répondu à quelques questions du public, soit la constitution canadienne, la pyrrhotite, l’exode des jeunes, la disparition de femmes autochtones sur les réserves et le déversement d’eaux usées dans le Saint-Laurent par la Ville de Montréal.
Bien qu’il n’ait pas pu débattre avec les autres candidats en raison de son arrivée tardive dans la campagne, le candidat du Parti libertarien du Canada dans Trois-Rivières, Maxime Rousseau, a assisté à l’événement. Il considère pour sa part que le débat ressemblait aux autres et ne lui a «rien appris».