Les cabanes à sucre contre-attaquent!

Les cabanes à sucre commerciales de la Mauricie ont dû faire preuve d’imagination pour traverser la pandémie. Plusieurs se sont tournées vers le commerce électronique et les plats préparés pour éviter le pire. Et les troupes s’organisent à l’aube de la saison des sucres.

L’Association des salles de réception et érablières du Québec leur donne un fier coup de main et lance, avec la collaboration de 195 marchés Métro, la campagne macabanealamaison.com. Les boîtes gastronomiques de 70 cabanes à sucre commerciales de la Mauricie et de la province vont y trouver une niche.

« Ça ne coûte rien aux cabanes à sucre participantes mis à part l’investissement des contenants et des boîtes de carton. Il s’agit de  sauver la tradition des sucres pour que nous puissions nous rassembler à nouveau dans ces lieux festifs, l’an prochain », précise Stéphanie Laurin, pilier du projet et présidente de l’ASEQC.

Il fallait intervenir, dit-elle, au nom des 200 cabanes à sucre commerciales avec salle à manger du Québec. « Les cabanes à sucre sont à risque de ne plus jamais servir de repas. On en aurait déjà perdu une quarantaine, soutient Mme Laurin. Ce sont des droits acquis de génération en génération sur des terres zonées agricoles et ces droits se perdent lorsqu’elles ferment leurs salles.»

La campagne espère générer des retombées économiques de 10 M$ sur deux mois.

Robert Dufresne, propriétaire de la Cabane à sucre du Boisé de Saint-Louis-de-France, a su encaisser le choc des derniers mois. Il affronte la crise avec sérénité et confiance. Sa salle de 200 places restera encore vide durant les sucres. Le Boisé va miser sur les plats chauds pour emporter cette année.

« Ça va bien fonctionner je suis certain, affirme M. Dufresne. Je suis un éternel optimiste. Comme tout le monde, on a beaucoup souffert de la pandémie. Ça me fait un petit pincement au cœur quand j’entends ça. Ici, dans la région, il y en a un qui ne passe pas à travers, ça, je le sais. »

« À l’extérieur, un de mes amis avait une cabane comme la mienne, il l’a vendue l’année dernière et le jeune qui l’a rachetée ne passe pas à travers. À travers la province, il va y en avoir pas mal ».

Robert Dufresne a décidé de ne pas se joindre au mouvement de Ma cabane à la maison. Mais n’a rien contre, bien au contraire. « Un regroupement comme celui-là a bien des avantages. Je suis bien connu, j’ai une bonne organisation, je veux garder ça de même », dit-il.

Des compétiteurs devenus collaborateurs

Au Domaine du Sucrier de Saint-Boniface, Guy Berthiaume et Manon Shallow se sont eux aussi retroussés les manches. Mme Shallow est d’ailleurs la porte-parole de la campagne pour la Mauricie.

« On garde notre identité. Chaque cabane a ses saveurs, travaille ses mets à sa façon, ses recettes. C’est comme un vignoble! Quand on a fermé la cabane à sucre l’an dernier, si on n’avait rien fait, on perdait 90 % de notre chiffre d’affaires » explique Manon Shallow. « Dans le projet Ma cabane à la maison, on s’est mis ensemble. On s’investit beaucoup. On ne veut refuser aucune commande. »

Le Domaine sera présent dans les étals de neuf marchés Métro de la Mauricie, jusqu’à Louiseville, Sainte-Anne-de-la-Pérade et Saint-Grégoire. Aussi, dans les stationnements de quatre Métro de Trois-Rivières, Saint-Tite et Shawinigan. « On croit au projet. Les compétiteurs sont devenus des collaborateurs », conclut Mme Shallow.

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Se sucrer le bec pour une bonne cause

La Fondation régionale pour la santé de Trois-Rivières (RSTR) tiendra son nouvel événement La Cabane à sucre à emporter les 19, 20 et 21 mars. La population et les entreprises de la région de Trois-Rivières auront l’opportunité de poursuivre la tradition printanière québécoise en se délectant d’un repas du temps des sucres, accompagné d’une boisson gazeuse à l’érable. Le coût de la boîte repas est de 50 $ pour deux personnes, disponible sur réservation.

Par le biais de cet événement, la Fondation RSTR a pour objectif d’amasser un montant pour le Fonds d’aide spécial COVID-19. Cette somme servira à soutenir les travailleurs de la santé de la région dans leurs interventions par l’achat d’équipements spécialisés.

Les personnes intéressées peuvent réserver leur boîte repas auprès de la Fondation RSTR jusqu’au 17 mars au www.fondationrstr.com dans la section Activités en cours et à venir ou par téléphone au 819 697-3333 poste 53574.

Cette activité est rendue possible grâce à une collaboration avec la Cabane à sucre du Boisé et Embouteillage Coca-Cola Ltée.