Légalisation du cannabis: encore difficile d’évaluer les impacts

L’année 2018 a été marquée par l’entrée en vigueur de la légalisation du cannabis au Canada, le 17 octobre. Cependant, il est trop tôt pour en évaluer les impacts, indique la Direction de la police de Trois-Rivières dans son rapport 2018 dévoilé vendredi.

Des ajustements ont dû être apporté en termes de formation et de préparation du personnel dans le but de maintenir un service à la population à travers ces changements. Ce sont 191 policiers qui ont été formés sur les nouvelles dispositions légales reliées au cannabis, notamment au sujet de l’Épreuve de coordination de mouvement.

Par ailleurs, deux policiers supplémentaires ont reçu une formation à titre d’agent évaluateur et reconnaissance des drogues, portant le nombre d’agents évaluateurs à trois au sein de la Direction de la police de Trois-Rivières. L’objectif serait d’en former encore deux de plus.

«Ça faisait plus de deux ans qu’on travaillait avec les paramètres qui s’en venaient. On a modifié la règlementation municipale pour les lieux de production de cannabis. En ce moment, on est à six mois d’implantation de la loi. Les événements spéciaux ne sont pas encore arrivés, ni la période des déménagements. On va voir comment va se dérouler la cohabitation au sein de la ville», souligne René Martin, directeur de la police de Trois-Rivières.

Un comité de vigie a été formé pour observer le tout. Selon ce qui se produira, le comité va recommander des modifications de règlementation, comme dans certains parcs, par exemple, indique M. Martin.

«On regarde encore comment ça se passe. Je dirais qu’on a 45 ou 46 dossiers associés au cannabis, mais ce n’est pas suffisant pour mesurer l’impact», relève-t-il.

Le nombre d’arrestations pour conduite avec les capacités affaiblies est en hausse de 7,9% comparativement à 2017, portant le total à 245 arrestations. De ce nombre, 18 personnes avaient les capacités affaiblies par la drogue.

Moins de crimes

Pour sa part, le taux de criminalité a légèrement diminué de 0,4% en 2018. Ce sont 4465 crimes qui ont été commis sur le territoire en 2018 comparativement à 4483 en 2017.

On remarque une baisse de 4,8% des infractions de méfaits et de 8,2% des accidents avec blessé. En contrepartie, les crimes contre la personne ont connu une augmentation de 6,8%, principalement en raison du plus grand nombre de dénonciation d’infractions d’ordre sexuel.

«L’année passée, on n’avait pas encore ressenti les impacts des dossiers comme #moiaussi. Là, je pense qu’on commence à le constater. Les gens dénoncent plus. Ça ne change pas le système judiciaire. Les règles de preuve sont les mêmes, mais on a plus de dénonciations», précise M. Martin.