Le vérificateur général commente son rapport annuel
Le nouveau vérificateur général de la Ville de Trois-Rivières, Jacques Bergeron, a expliqué son rapport annuel 2018 aux médias, ce matin. Il a notamment tenu à revenir sur l’état des immeubles du parc immobilier de la Ville, l’état de plusieurs d’entre eux étant préoccupant.
«Les immeubles de la Ville ont été inventoriés, mais ils n’ont pas tous été évalués. C’est un retard qui devra être rattrapé assez rapidement», lance Jacques Bergeron, vérificateur général de la Ville de Trois-Rivières, en rappelant l’importance de développer un plan directeur immobilier plutôt que d’effectuer la gestion des immeubles au cas par cas.
En 2018, 169 des 407 bâtiments de la Ville n’avaient pas été inspectés et 111 autres avaient été inspectés, mais l’inspection n’avait pas été valisée et l’indice de vétusté n’avait pas été enregistré. Ainsi, sur les 127 bâtiments restants, 28 ont un indice de vétusté physique les plaçant dans la catégorie «très mauvais» et 20 autres sont dans un état «mauvais».
Pour en savoir plus sur le rapport annuel : Rapport du vérificateur général: la gestion de l’état des bâtiments pointée du doigt
M. Bergeron est d’ailleurs allé visiter personnellement l’aréna Jean-Guy Talbot dont l’indice de vétusté physique est le plus élevé, à 58%. «L’immeuble est dans un état assez piteux. Je n’irais pas jusqu’à dire qu’il est dangereux. Un bon travail est fait pour assurer la sécurité des personnes qui s’y trouvent. C’est plus un déficit d’entretien qui a causé cet état actuel», commente ce dernier.
Durant la présentation de son rapport devant les médias, le vérificateur général a insisté quelques fois sur le grand écart entre le montant budgété et investi pour le maintien en bon état du parc immobilier de la Ville. «Il aurait fallu investir 8 M$, mais il n’y a eu que 2 M$ mis sur les bâtiments. Quand les investissements nécessaires ne sont pas faits, ça devient plus important à rattraper», note-t-il.
Vers une ligne de dénonciation?
Jacques Bergeron aimerait, pour sa part, implanter une ligne de dénonciation qui serait gérée par le Bureau du vérificateur général. Cela permettrait à une personne témoin d’un acte répréhensible d’utiliser un moyen confidentiel pour transmettre les informations en ce sens à une autorité compétente et indépendant.
Les gestes répréhensibles pourraient aller d’une contravention à une loi du Québec ou fédérale et un manquement grave aux normes d’éthique et de déontologie jusqu’à un détournement des actifs de la Ville et du vandalisme. Les abus d’autorité et le gaspillage de ressources seraient aussi considérés comme des actes répréhensibles.
«On n’a pas reçu de dénonciation dans la dernière année. Je trouve cela «anormal», si je puis dire, considérant l’histoire du Bureau du vérificateur général ces dernières années. Les gens avaient peut-être des craintes. L’idée, c’est d’avoir un outil permettant de dénoncer de façon anonyme sans crainte de représailles», précise M. Bergeron.
L’implantation d’une ligne de dénonciation impliquerait d’accorder un budget spécifique pour sa gestion, soit entre 15 000$ et 40 000$ par année selon le fournisseur choisi et la complexité de l’implantation.