Le taux de criminalité en hausse de 12%

SÉCURITÉ. Après plusieurs années de diminution constante, le taux de criminalité a connu une hausse de 12,7% à Trois-Rivières en 2017.

Cette hausse est principalement attribuable aux dossiers de voies de fait qui sont en augmentation chaque année depuis cinq ans. En 2017, on a recensé 88 dossiers supplémentaires de voies de fait comparativement à l’année précédente.

Les dossiers de harcèlement criminel, de menaces proférées et les dossiers d’ordre sexuel ont également été plus nombreux.

«Vous avez vu que des cas d’inconduite sexuelle ont été largement médiatisés. Ça amène les gens à une réflexion, à être plus allumés sur la question. Des gestes qui, auparavant, étaient tolérés ou endurés font face à moins de tolérance. Résultat: les gens portent plainte davantage. Par exemple, il y a toujours eu des cas de violence conjugale, mais dans les dernières années, il y avait peu de plaintes parce que les gens considéraient ça comme des histoires de famille. Aujourd’hui, les gens sont moins tolérants», explique René Martin, directeur à la Direction de la police de Trois-Rivières.

La police de Trois-Rivières a aussi fait face à un plus grand nombre de crimes contre la propriété. Plus de la moitié de ces dossiers sont attribuables à des vols dans les véhicules, soit un total de 180 dossiers. D’ailleurs, trois importantes séries de vols dans les véhicules ont mené à des arrestations.

Si l’augmentation du taux de criminalité semble importante, il faut cependant tenir compte des cinq dernières années, alors que la criminalité connaît une baisse de 13,4% pour cette période, souligne M. Martin.

Le taux de résolution demeure relativement stable à 53,2%, un résultat satisfaisant aux yeux de René Martin puisque 532 dossiers de plus ont été enquêtés avec le même personnel en place.

Les yeux rivés sur le cannabis

Évidemment, la légalisation du cannabis le 17 octobre occupera fortement la police de Trois-Rivières en 2018 qui s’y prépare depuis deux ans.

«On a travaillé sur des zones de culture. Quand les règlements ont été adoptés, on a travaillé sur les points de vente. Une licence sera décernée à Trois-Rivières dans les prochains mois. Là, on est à regarder l’ensemble des règlements municipaux au niveau de la cohabitation. Où peut-on en consommer? Au parc? Un peu partout? Selon la même règlementation que le tabac? C’est ce qu’on définit et on devra être prêt pour octobre», précise M. Martin.

La Direction de la police de Trois-Rivières s’attend à un certain désordre public, en ce sens où la cohabitation entre les gens qui veulent consommer du cannabis et ceux qui ne comptent pas endurer cette fumée risque d’être ardue.

«On le vit avec la cigarette. Les gens sont intolérants à la fumée. Le cannabis apportera ce même genre de problématique. Il y aura aussi les gens qui veulent fumer dans leur appartement. Tout ça fait partie des préoccupations. On sera là pour appliquer les lois existantes», ajoute-t-il.

Trois agents évaluateurs ont été formés pour détecter la conduite avec les facultés affaiblies par la drogue.

Le fentanyl dans la mire

La police entend également garder un œil sur la recrudescence du fentanyl au Québec. Pour l’instant, on recense deux décès reliés au fentanyl à Trois-Rivières, soit un en 2016 et un en 2017. La police se dit en vigie dans ce dossier.

«On continuera d’effectuer une grande surveillance. On ne considère pas que le fentanyl est problématique à Trois-Rivières. Il n’y a pas eu de saisie de fentanyl dans les derniers mois non plus. Il y a eu deux cas de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue où on a retrouvé un fentanyl, mais on ne croit pas que c’est un dossier qui soit problématique ou alarmant présentement», explique le capitaine Martin Desruisseaux.

Dans la prochaine année, on surveillera également la mise en place d’un nouveau logiciel de gestion des opérations policières, ainsi que la gestion de la relève.