«Le rock’n’roll, c’est ma vie!» – Georges Felber

PORTRAIT. En 1956, Georges Felber mettait les pieds pour la première fois en Amérique. Le jeune adulte qu’il était alors mettait en même temps les pieds… sur la planète d’Elvis!

Celui qui a grandi en Allemagne en écoutant de la musique classique et semi-classique avait déjà entendu parler de cette légende dans son pays natal, mais ne pouvait se figurer l’ampleur du phénomène: «En 1954, on entendait dire à la radio qu’il y avait un gars, aux États-Unis, qui se déhanchait comme un malade et qui gagnait plus d’argent que le Boston Pops Orchestra. C’était dur à croire», se souvient-il.

Mais à son arrivée au Canada, il n’a eu d’autre choix que d’admettre que c’était vrai: «Il y avait des juke-box partout. J’entendais rien qu’Elvis. C’était une vraie maladie!», raconte-t-il en riant.

Il se souvient de cette fois où il est allé dans un cinéma de Toronto, en 1957, alors qu’était projeté le film <@Ri>Loving you<@$p>, mettant en vedette le King. «Ça commençait à 20h, mais à 19h, c’était plein. Les gens – c’était presque juste des filles! – criaient. C’était la folie.»

Grand collectionneur

Des années folles comme celles-là, il n’y en a pas eu d’autres depuis, estime Georges Felber. «C’était une époque incroyable. Des classiques indémodables y ont vu le jour.»

Il y a eu ceux d’Elvis Presley, bien sûr, mais aussi une foule d’autres qui ont contribué à alimenter chez lui une passion indétrônable envers le rock’n’roll. «Cette musique-là me garde jeune», admet-il, sourire en coin.

Arrivée au pays à 19 ans, il a rapidement commencé à collectionner des objets en lien avec la musique rétro. Aujourd’hui, son garage est un véritable sanctuaire dédié aux grands noms du rock’n’roll et aux emblèmes des années 50-60. «Ma collection, c’est pour le look, mais aussi parce que ça me met de bonne humeur. Quand tu rentres dans mon garage et que tu vois ça, ça te met tout de suite dans l’ambiance», évoque-t-il en pointant les panneaux d’Elvis Presley et de Marilyn Monroe grandeur nature, affichés tout autour de lui. «Elvis et Marilyn…. Le 20e siècle, c’est à eux!, ajoute-t-il. Si tu collectionnes ça, tu ne te trompes pas.»

D’ailleurs, ces deux icônes américaines sont mises en vedette sur sa Cadillac Eldorado 1976, le clou de sa collection, qui compte nombre de vinyles, affiches, juke-box et autres articles de diverses natures. «Mon véhicule fait fureur à chaque sortie, se plaît-il à dire. Je l’ai arrangé à mon goût et avec soin. Maintenant, c’est un bijou qui attire l’attention dans toutes les expositions où je vais.»

 

 

 

La naissance d’une passion

Rock’n’roll et cinéma dans la peau

Dans sa jeunesse, Georges Felber était un adepte de films westerns. N’ayant pas accès à la télé dans les années 50, il allait au cinéma à chaque fin de semaine pour en visionner. «Si on voulait avoir une place, il fallait acheter son billet d’avance sinon, c’était tout vendu, raconte-t-il. Un jour, je suis arrivé un peu tard et tous les cinémas du centre-ville étaient pleins. J’étais fâché.»

Plus loin, il a vu un petit cinéma qui affichait le film <@Ri>Rock around the clock<@$p> (1956). «Je n’avais aucune idée de ce que c’était, mais j’ai décidé d’aller le voir quand même. Quand j’ai entendu la guitare électrique [dans les chansons], j’ai trippé. C’était la première fois que j’entendais quelque chose d’aussi beau que ça.»

Le rock’n’roll venait d’entrer dans sa vie… pour ne jamais en ressortir.